Des cailloux à perte de vue. Des blancs, des roses, des jaunes, des gros, des petits. Toutes sortes de pierres qui traînent au pied des pistachiers qui bourgeonnent ou abandonnées sur des places désertes, à peine chahutées par des troupeaux de moutons de passage. La pierre de Ksar Chellala sert aussi à faire des murs et les premiers étages des maisons. La pierre provient d'une carrière située à 7 km de la ville. Les habitants l'exploitent pour construire les maisons qui dépassent rarement un étage. Sortie de Ras El Aïn, dans le bourg qui fut construit par les Français, les habitations sont de plain-pied dans la rue sans jardins, mais pourvues généralement d'une cour intérieure. La pierre utilisée pour le rez-de-chaussée apporte un cachet particulier à la ville. Mais tout le monde ne peut se permettre de construire avec de la pierre taillée. En effet, le camion de pierre taillée revient à 2400 DA et ne permet de construire que 2 m2 du mur. Autre particularité à Ksar Chellala, c'est sa laine. Une laine que deux teinturiers se proposent de teindre. Ksar Chellala a ses tapis de laine avec ses motifs et ses couleurs. Le blanc est éclatant, le noir est profond. Un atelier situé près du centre-ville permet à une vingtaine de femmes de venir y créer des tapis, des kheimas et des coussins. La personne qui s'occupe de l'atelier est absente en ce moment. Elle est partie concourir à Alger puis à Tizi Ouzou. Très connue, elle a remporté de nombreuses récompenses dont des premiers prix à Ghardaïa. La plupart des femmes de Ksar Chellala tapissent à la maison et vendent par l'intermédiaire de leurs proches. Le tapis de la région a quelques similitudes avec celui d'Aflou. La bordure du tapis est large et tissée sans laine, elle lui donne un cadre pour peu qu'il soit accroché au mur. Puis la laine à l'intérieur de la bordure est épaisse et moelleuse. Deux atouts dont bénéficie la région : sa pierre et sa laine qui pourraient faire sortir du gouffre toute une région qui est livrée à elle-même.