Ils indiquent que cette maladie, appelée également la «loque bénigne» ou «loque puante», a causé la destruction de plus de 200 ruches appartenant à différents propriétaires. Certains déclarent avoir perdu toutes leurs ruches en l'espace de quelques mois, d'autres signalent des cas de maladies mystérieuses et craignent pour l'avenir. Maladie infectieuse et contagieuse causée par une bactérie appelée Melissococcus plutonius, la loque européenne touche essentiellement le couvain ouvert de différentes espèces d'abeilles. Elle est encouragée par, entre autres facteurs, la nourriture désorganisée des couvains et le confinement, suite aux mauvaises conditions météorologiques qui empêchent les abeilles d'aller butiner. Souvent constatée au printemps, une période sensible du cycle biologique de l'abeille, la loque européenne présente des symptômes d'un couvain en mosaïque, avec des opercules parfois percés de minuscules trous dégageant une odeur de putréfaction. Son traitement passe par des actions sur les causes favorisant la maladie, notamment la carence en protéines en l'absence de médicaments efficaces dans notre pays. Certains apiculteurs à Tamrijt procèdent à l'incinération et à l'enterrement des ruches à plus d'un mettre de profondeur pour éviter sa propagation. Pour ce qui est de la prévention, il est conseillé d'éviter le pillage et de surveiller les réserves alimentaires afin d'éviter les carences. Les apiculteurs de Tamrijt soulèvent aussi le problème de l'indisponibilité et de la cherté des médicaments pour le traitement des autres maladies. Ils mettent l'accent sur l'«absence presque totale» des services agricoles pour venir en aide à cette filière dans la région. «Ces derniers se contentent de la distribution d'un nombre très limité des ruches sans accompagner les apiculteurs», a-t-on déploré.