La circulation automobile a été paralysée tôt dans la matinée d'avant-hier, provoquant des bouchons sur les principaux axes routiers. Ainsi, à Oued Ghir, aucune solution n'a été trouvée pour empêcher l'accumulation des eaux sur la RN12, qui ont atteint parfois 50 cm de hauteur sur plusieurs mètres. Les autorités locales n'ont pas trouvé mieux que de détruire les glissières et les parapets à l'aide de retro-chargeurs afin d'évacuer les eaux. La circulation était difficile, voire dangereuse, également sur la RN9, pour rejoindre les localités situées à l'extrême est de la wilaya, jusqu'à Sétif, car des éboulements et des inondations ont eu lieu, entre autres, à Tizi n Bechar et sur le CW23, entre Kendira et Ihbachene. Comme chaque année, la RN75 est inondée au niveau de Merdj Ouamane (Amizour). Il était aussi impossible de rejoindre Alger par la RN26 et par le tronçon de la pénétrante qui donne sur l'autoroute Est-Ouest, à cause des inondations au niveau du carrefour de Takriet et d'un éboulement qui a obstrué une autre partie de la RN26 dans la même localité. Au niveau d'Adekar, jusqu'à la limite avec la wilaya de Tizi Ouzou, les neiges, qui se sont accumulées, ont mené la vie dure aux conducteurs. Idem sur la RN24, qui relie Saket à Beni Ksila, où les eaux ont charrié toutes sortes de détritus et d'agrégats, rendant la route impraticable. Entre Beni Maouche et Seddouk, des chutes de pierres ont été enregistrées. A Chemini, l'absence de caniveaux sur certains tronçons des routes communales a fait que l'eau a dévalé sur la voie carrossable. Certains villages de la commune d'El Kseur, Toudja et Oued Ghir, comme Bethlou ou encore Lazib, ont été carrément coupés du monde à cause du débordement des oueds qui les séparent de la RN12. Les voies ont été difficilement libérées au niveau de Oued Ghir, Sidi Aïch et sur la RN12, où la crue a débordé sur le sens unique d'El Kseur en atteignant des niveaux impressionnants par endroits. Les inondations ont touché les voies de communication de pratiquement toutes les localités de la wilaya, dont la ville de Béjaïa. Les axes obstrués et signalés par la direction des travaux publics (DTP) connaissent le même sort chaque hiver ou à la moindre averse, en l'absence d'une prise en charge sérieuse des systèmes d'évacuation et de projets d'assainissement. Ainsi, le curage des caniveaux et des avaloirs, lorsqu'il est effectué, s'avère très souvent inefficace, du fait du sous-dimensionnement des canalisations. L'eau tombée en grande quantité est refoulée. Les moyens des services de la DTP, des collectivités locales, ainsi que ceux de la Protection civile sont mobilisés, mais ces derniers se contentent d'évacuer les eaux à l'aide des pompes et de déblayer les routes, en attendant la baisse du niveau de l'eau. Avec le manque de moyens financiers, engager des études et des opérations pour le traitement des sites faisant l'objet d'affaissements de terrains et tous les travaux visant à stabiliser les sols devient une mission presque impossible. Avec 12 subdivisions sous-équipées, et 250 ouvriers, sur les 19 daïras de la wilaya et pour 800 km de routes, la DTP se contente de parer à l'urgence avec les moyens du bord. Si au niveau de la ville de Béjaïa on annonce le lancement d'une soixantaine de projets pour le traitement des inondations en ville, dans la zone rurale et la vallée, aucune opération n'a été inscrite.