Promulgué par le gouvernement en juillet dernier (le 20 juillet 2017), un décret exécutif (n°121/17) adopte deux nouveaux diplômes, scellant ainsi le démarrage de ce qu'on pourrait qualifier de l'«enseignement supérieur professionnel». Ainsi, l'apprenant admis à l'enseignement secondaire, inscrit dans l'un des sept instituts d'enseignement professionnel fonctionnels, pourra se prévaloir au bout de trois années de formation d'un brevet (BEP) – niveau 4 de la FP et 8 sur la grille nationale des qualifications – soit presque l'équivalent du niveau de terminale. Un deuxième palier organisé en deux années permet un second cycle de ce genre de formation. Le Brevet d'enseignement professionnel supérieur (BEPS) qui sanctionne cette étape d'enseignement est classé de niveau 5 et catégorie 10 sur la grille nationale, soit l'équivalent d'un grade de technicien supérieur. Pour cette rentrée, le ministère de la Formation et de l'Enseignement supérieur fait valoir le chiffre de 833 nouveaux élèves qui ont incorporé ce type de formation, couvrant ainsi à hauteur de 98% l'offre programmée qui était de 850 postes. Ainsi, ce nombre de nouveaux inscrits est une avancée si on le compare avec les sessions précédentes où l'enseignement professionnel attirait à peine 450 apprenants. Les options retenues pour ce type d'enseignement concernent les filières suivantes : maintenance des systèmes informatiques ; maintenance des systèmes énergétiques : option/ froid et climatisation ; maintenance industrielle ; techniques d'électricité ; productique mécanique-informatique : option/réseaux ; techniques de vente, (nouvelle filière) ; électronique industrielle, (nouvelle filière). Pour ce qui est du nombre total des élèves en formation au sein des IEP, la tutelle communique le chiffre de 2038 répartis à travers les sept IEP. Par ailleurs, il est précisé que trois autres instituts créés juridiquement en 2017, à savoir ceux de Laghouat, Bouira et de Blida sont en cours de création. Des IEP à Tizi Ouzou, Boumerdès, Tipasa et Tébessa sont en cours de création juridique. Notons également qu'actuellement plus de 1000 stagiaires étrangers représentant 16 nationalités, dont 370 nouveaux, sont en formation au sein des établissements du secteur. Pour ce qui est de la formation professionnelle, le secteur a mobilisé pour la rentrée de février plus de 290 000 nouveaux postes de formation, auxquels il faut ajouter 335 000 postes reconduits, soit un total de 625 000 stagiaires et apprentis toutes formations confondues. A travers ces chiffres intéressants mais toujours pas satisfaisants comparativement à ceux des inscriptions en université ou de déperdition scolaire, le secteur offre plus de 23 628 postes (plus 7000 par rapport à l'année précédente) pour les candidats issus de la classe de la 3e année secondaire. Pour ce faire et répondre à une demande toujours plus importante pour des formations de technicien et technicien supérieur, 51 sections ont été détachées au niveau des CFPA. Ces postes de formation offerts viennent s'ajouter aux 40 327 déjà inscrits lors de la rentrée de septembre 2017 pour constituer un nombre total de près de 63 955 postes de formation, indique un communiqué du MFEP. Par ailleurs, les offres des établissements privés ont totalisé 14 400 postes offerts dont 8400 en formations diplômantes et 6000 qualifiantes. En matière d'offres de formation, il est annoncé quelque 370 spécialités couvrant 22 branches professionnelles toutes sanctionnées par des diplômes d'Etat. Parmi ces spécialités, 137 visent le niveau BTS et 80 l'obtention d'un certificat de qualification. Il est mis en relief qu'une nouvelle spécialité dans le domaine des télécommunications (BTS installation réseaux télécom filière) est introduite pour la première fois dans la nomenclature des spécialités et programmée au niveau de l'INSFP de Bou Ismail, wilaya de Tipasa. Par ailleurs, un nouveau procédé pour l'ouverture de spécialités articulé autour de la demande présentée par certaines wilayas en fonction des besoins des secteurs économiques locaux est à encourager. Dans cette dynamique, le ministère énumère les cas suivants : transformation du plastique, contrôle et conditionnement des produits laitiers au niveau de Bouira ; agent d'entretien et de maintenance des équipements de télécommunication ; production des aliments d'animaux à Souk Ahras ; préparation des boissons et conserves, préparation en confiserie, chocolaterie et biscuiterie à Khenchela ; administration et sécurité des réseaux à Ghardaïa ; cariste à Béjaïa ; ou encore mécanique réparation des bateaux de pêche et de plaisance à Chlef. Répondre aux besoins de l'économie nationale En termes qualitatifs, l'offre de formation présentée par le secteur de la FP est à ces proportions : filières industrielles : 22,7%de l'offre globale, filières de l'agriculture et de l'industrie agroalimentaire : 7,6%, de l'offre globale, filières du bâtiment et des travaux publics : 17,15% de l'offre globale, filières de l'hôtellerie/tourisme : 10,3% de l'offre globale. L'offre de formation relevant des techniques administratives et de gestion a baissé de 7,7% et ne représente actuellement que 12,3% de l'offre globale comparativement aux années précédentes, où le taux de représentation était de plus de 20%. Pour les BTS, 137 offres de formation sont accessibles dans les spécialités suivantes : des métiers de l'eau et de l'environnement, des télécommunications, de l'audiovisuel, des arts et industries graphiques, des TIC, etc. «Il est prévu également le renforcement des sections dans les centres d'excellence, déjà fonctionnels, avec plus de 1500 postes de formation offerts dans les différents domaines : agriculture et industrie agroalimentaire, efficacité énergétique, automatisme industriel et TIC», note le communiqué du ministère. Pour ce qui est du «nerf de la guerre» pour un secteur qui a fait de sa finalité la réponse aux besoins du secteur socioéconmique, en matière de partenariat, le MFEP a signé 439 conventions spécifiques au 30 septembre 2017 ainsi que la formation de près de 16 500 travailleurs. Trois conventions cadres ont par ailleurs été signées avec les ministères de l'Industrie et des Mines, de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière, de la Jeunesse et des Sports. «Dans ce domaine, les activités de partenariat se sont concrétisées par la signature de 894 conventions spécifiques qui ont généré la formation de 37 724 travailleurs, notamment dans les filières de l'agriculture, de l'industrie et du tourisme», est-il mentionné. Surfant sur la vague de l'officialisation de la langue amazighe, le MFEP se prépare à mettre en place les dispositions nécessaires à l'introduction de tamazight, notamment dans les cursus de formation et d'enseignement professionnels.