La décision d'extradition de Rafik Abdelmoumène Khalifa en Algérie a été reportée au 30 avril prochain à la demande du ministre britannique de l'Intérieur, Alan Johnson, a annoncé, mercredi, un porte-parole du ministère. Selon la même source, M. Johnson a demandé un délai supplémentaire pour l'examen de cette affaire, justifiant ce nouveau report par la « complexité » du dossier. Le ministre britannique de l'Intérieur devait rendre initialement sa décision avant le 24 octobre dernier, mais il avait obtenu un report à quatre reprises, en incluant celui qui porte la nouvelle date butoir du 30 avril. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, a déclaré dernièrement que le ministère britannique de l'Intérieur allait se prononcer sur l'extradition de Khalifa le 31 mars, précisant toutefois que la décision pourrait faire l'objet d'appel. En juin 2009, la justice britannique avait accepté d'extrader Abdelmoumène Khalifa et de le remettre aux autorités judiciaires algériennes, mais cette décision devait être validée par le ministre britannique de l'Intérieur. A l'issue de cette décision, le juge Timothy Workman avait estimé que l'extradition de Khalifa « ne contrevenait pas à la Convention internationale des droits de l'homme ». Le ministère britannique de la Justice avait indiqué, pour sa part, que la décision d'extradition a été prise suite à une série de procédures qui ont abouti à l'annonce de l'acceptation, en la forme, de la demande algérienne et à l'examen de l'objet de la demande, ainsi que la vérification des pièces à conviction. La demande algérienne pour l'extradition de Khalifa est basée sur des documents relatifs à la falsification de l'hypothèque de la villa familiale et d'un local commercial jusqu'à la constitution du groupe Khalifa. Parmi les autres chefs d'inculpation retenus contre lui, figurent également les cas de vols survenus au niveau des différentes agences d'El Khalifa Bank sur ordre de l'accusé lui-même, la gestion anarchique et la négligence ayant marqué les transferts de devises sous couvert de diverses transactions qui étaient, en réalité, selon la liste des chefs d'accusation, des détournements organisés.