La Grande-Bretagne met fin au feuilleton de l'extradition de l'ex-golden boy, Abdelmoumène Rafik Khalifa. Alan Johnson, le ministre de l'Intérieur, a ordonné, hier, l'extradition de l'ex-homme d'affaires vers l'Algérie où le « condamné » par défaut en mars 2007 par le tribunal de Blida à la prison à perpétuité pour « association de malfaiteurs, vol qualifié, détournement de fonds, faux et usage de faux » dans l'affaire de la faillite de Khalifa Bank, sera rejugé. « Le ministre de l'Intérieur a décidé aujourd'hui (mercredi) d'ordonner l'extradition de Rafik Khalifa. Une lettre exposant les raisons de cette décision a été envoyée aux avocats de Rafik Khalifa », déclare la porte-parole du ministère de l'Intérieur britannique. Anita Vasisht, une avocate de Khalifa, compte suspendre la procédure. Elle fera appel dans les délais, soit dans les 14 jours. Selon elle, le ministre de l'Intérieur a « accepté les garanties diplomatiques » de l'Algérie concernant la sécurité de son client dans son pays. Cette extradition aurait pu avoir lieu après le feu vert donné le 25 juin 2009 par le tribunal de Westminster à Londres, si l'Intérieur qui devait initialement prendre sa décision au plus tard le 24 octobre 2009 l'avait validée. Pour des raisons qu'il est le seul à savoir, il a demandé et obtenu de la Justice cinq reports, dont celui fixant la date butoir à demain 30 avril 2010. En 2009, le juge Timothy Workman du tribunal de Westminster avait estimé que l'extradition ne contrevenait pas aux droits de l'Homme car Khalifa aurait droit dans son pays à un nouveau procès « équitable » et « dans un délai raisonnable ». La décision d'extradition a été prise, explique le ministère de la Justice, suite à une série de procédures qui ont abouti à l'annonce de l'acceptation de la demande algérienne en la forme et à l'examen ensuite de l'objet de la demande, la vérification des pièces à conviction, en s'assurant que les conditions qui garantissent un jugement équitable du concerné devant les tribunaux algériens sont réunies et ce, au cours de nombreuses séances d'audition des témoins, d'experts et des plaidoiries des avocats ». Deux mois après ce verdict, l'Intérieur tergiverse. Il expliquera plus tard son comportement par la réception de nouveaux documents à examiner. Dont ceux que le département de Tayeb Belaïz n'a pas cessé de transmettre à chaque « éclaircissement » supplémentaire demandé.