La ville de Béjaïa verra le retour sur scène du grand chanteur d'expression kabyle, Farid Ferragui. Il se produira avril à la maison de la culture, au grand bonheur de ses fans. Farid Ferragui, 30 ans de carrière, promet même un nouvel album qui sera bientôt disponible chez les disquaires. Mais en attendant, les belles mélodies, la force du verbe et la magnificence de la parole s'invitent, à nouveau, à la maison de la culture de Béjaïa, grâce à cette nouvelle sortie de Farid Ferragui. « J'ai voulu faire une tournée, mais cette option s'est avérée difficile car des contraintes d'ordre technique viennent de surgir, à savoir difficulté de maîtrise du timing, par-ci, et indisponibilité des salles, par-là. A Bouira, à titre d'exemple, il s'avère impossible d'organiser un gala car la maison de la culture ne dispose pas de régie d'après son directeur, tandis qu'à Bordj Bou arréridj, la salle est actuellement en travaux », nous fait savoir Farid Ferragui, rencontré à Alger, la veille de son départ pour Béjaïa. Au sujet de son nouvel album, actuellement en chantier, le chanteur préfère livrer sa surprise en temps opportun : « Je ne peux donner de date. Je suis perfectionniste et je suis capable de remettre en cause le travail à la dernière minute, car je n'aime pas tomber dans la facilité. Je peux vous dire, néanmoins, qu'il sera prêt probablement avant l'été. » Le morceau est donc craché à moitié, ce sera éventuellement pour l'été. Mais avant cette surprise, la maison de la culture de Béjaïa marquera son premier retour vendredi et samedi prochains. Paroles, paroles... C'est donc une seconde belle surprise. « Ça se prépare bien. Mais c'est encore dommage que l'affichage et les besoins d'annonce soient inscrits encore à la charge du chanteur, alors que ces choses doivent être prises en charge par les organismes concernés », dit-il. Nonobstant, cet imprévu, voire « ce fardeau qui vient s'abattre encore sur le dos de l'artiste algérien », le spectacle est promis. Il n'est pas des moindres. Surtout lorsque l'on sait que l'artiste est riche d'une trentaine d'années de carrière, armé d'un lien précieux d'amour et d'amitié avec son public. A Béjaïa, il promet surtout de changer de répertoire, de scène, chose qui permettra à son public de le découvrir sous d'autres cieux. Interrogé sur la régression constatée dans la chanson kabyle de ces dernières années, Farid Ferragui préfère éviter le terme régression, usant plutôt du terme « crise ». D'après lui, un des derniers samouraïs de la chanson kabyle, « il ne faut pas condamner ces jeunes artistes qui ont évolué dans une période de crise et de manque d'encadrement. C'est une période creuse qui, je crois, n'aura aucune répercussion sur l'avenir de la chanson kabyle ». Avant d'ajouter : « Je crois que nous assistons à une crise de la chanson au niveau mondial. Quant à la chanson kabyle, son public est très spécial et exigeant. » Pour son nouvel album en préparation, Farid Ferragui avoue qu'il se concentre beaucoup plus sur la parole et les mélodies : « Je travaille toujours mieux la parole. J'ai essayé d'enrichir mes mélodies avec, comme formule, de doter chaque couplet d'une musique propre à lui. Je prends beaucoup plus de temps, car j'ai un public très spécial qui apprécie la bonne parole. » Pour le spectacle de Béjaïa, l'artiste estime qu'« il s'agit d'exprimer, de nouveau, le respect à son public qui, pendant les 30 années de carrière, a su comprendre mes absences et mes erreurs ». Justement, pour fêter les 30 années de carrière de Farid Ferragui, des énergies se fusionnent ça et là, afin de lui rendre le grand hommage qu'il mérite ; mais, sans pour autant l'inciter à se séparer de son bel instrument, car, le chardonneret n'est pas prêt à se taire. « Tant qu'il y a ce magnifique public qui m'écoute, je produirai encore sans relâche », dit-il après 30 années de carrière.