Un accord de paix entre le gouvernement et les groupes armés de Centrafrique a été «obtenu» hier à Khartoum, a annoncé le gouvernement centrafricain sur son compte Twitter. «Un accord de paix a été obtenu à l'instant à Khartoum», indique le gouvernement en affirmant qu'il «devrait être paraphé demain (aujourd'hui, ndlr)» et «signé à Bangui dans quelques jours». Cet accord a été confirmé par le commissaire de l'Union africaine (UA) à la paix et la sécurité, Smaïl Chergui, qui a tweeté qu'il avait été obtenu par «le gouvernement et les 14 groupes armés» représentés aux négociations de Khartoum. Il a cependant ajouté : «Nous sommes en train d'affiner le projet d'accord dont la quasi-totalité des dispositions est acceptée de part et d'autre.» «Nous nous félicitons qu'un consensus ait été trouvé sur les points de blocage qu'étaient l'amnistie et un gouvernement inclusif», a de son côté déclaré Aboubakar Sidik, porte-parole de l'un des principaux groupes armés, le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC). Les pourparlers de paix de Khartoum, qui avaient débuté le 25 janvier, avaient été suspendus jeudi à cause de désaccords, en particulier sur la question de l'amnistie des responsables de crimes et d'exactions. Sous la pression de ses partenaires occidentaux, Bangui a toujours refusé une amnistie des chefs de guerre, dont plusieurs sont sous sanctions onusiennes ou cités pour violations des droits de l'homme dans des rapports d'ONG. L'initiative de paix de Khartoum n'a pas mis fin à toutes les violences sur le terrain. Depuis le 24 janvier, le groupe armé Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) a mené plusieurs attaques dans la préfecture d'Ouaka, dans le centre du pays. Sept accords de paix ont déjà été signés depuis le début de la crise centrafricaine, fin 2012, sans qu'aucun n'arrive à ramener la stabilité. A signaler que le Conseil de sécurité des Nations unies a annoncé, jeudi, avoir prorogé jusqu'au 31 janvier 2020 l'embargo sur les armes imposé à la République centrafricaine, ainsi que l'interdiction de voyager et le gel des avoirs infligés aux personnes ou entités désignées par son comité des sanctions, selon un communiqué de l'ONU. Le comité des sanctions continuera d'être aidé par le groupe d'experts, dont le mandat a été prorogé jusqu'au 29 février 2020. A l'occasion, le Conseil s'est déclaré «particulièrement préoccupé» par les informations selon lesquelles des réseaux transnationaux de trafiquants continuent de financer et d'approvisionner les groupes armés et demande au groupe d'experts de prêter une attention particulière à l'analyse de ces réseaux.