La Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) a annoncé avoir bombardé dimanche un groupe " lourdement armé " près de Bambari (centre), la deuxième ville de Centrafrique. " Une quarantaine d'éléments de la coalition dirigée par le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), lourdement armés avec des AK47 et des RPG, a été localisée dimanche matin à quelques kilomètres au nord de la ville de Bambari, préfecture de la Ouaka (centre de la République centrafricaine) ", a indiqué la Minusca dans un communiqué. " La Minusca est intervenue entre 8h00 et 10h00 du matin pour stopper la progression offensive de la coalition. Le bilan de cette opération aérienne n'est pas encore connu ", précise la source. La force onusienne a saisi cette occasion pour mettre à nouveau en garde la coalition contre " toute tentative de porter la guerre à Bambari et rappelle qu'elle utilisera tous les moyens à sa disposition pour éviter une escalade de la violence qui mettrait en péril la vie des populations civiles ". Rappelant que Bambari a été déclarée " ville sans groupes armés " suite au départ du chef de l'UPC et d'autres chefs de groupes armés tels que Gaétan et Tarzan, la Minusca a indiqué qu'un déploiement conjoint décidé par les autorités légitimes centrafricaines est en cours afin d'établir l'autorité de l'Etat à Bambari. " Il ne saurait donc y être toléré toute autre force que celle voulue par l'Etat centrafricain. En conséquence, la présence des éléments de la coalition du FPRC à Bambari constituerait une violation flagrante du droit national et international ", a-t-elle souligné. La Minusca a, par ailleurs, rassuré de sa " détermination à œuvrer aux côtés des autorités légitimes centrafricaines pour restaurer l'autorité de l'Etat sur toute l'étendue du territoire national ". La région de Bambari a été le théâtre, ces dernières semaines, d'affrontements entre deux factions rivales de l'ex-milice de la Séléka: le FPRC et l'Union pour la paix en Centrafrique (UPC), au détriment des populations civiles. La Centrafrique, rappelons-le, peine à se relever du conflit provoqué par le renversement en 2013 du président François Bozizé par la coalition de la Séléka prétendant défendre les droits des 20% de musulmans, entraînant une contre-offensive des milices anti-balaka majoritairement chrétiennes. Ce conflit a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de réfugiés. L'intervention de la France et des Nations unies a permis l'élection d'un nouveau président en la personne de Faustin Archange Touadera il y a un an, et le retour d'un calme relatif dans la capitale Bangui. Les groupes armés restent cependant actifs dans l'intérieur du pays, principalement pour le contrôle des ressources (bétail, or, diamants...).