Depuis la fusion, en 2015, des trois unités de l'EPLA (Entreprise de fabrication légère et d'aluminium) à la société nationale Alrecc (Algérienne des réalisations et constructions du centre), la santé financière de ces entités ne cesse de se dégrader. Et ce, à cause de l'absence d'une stratégie claire de développement de la société mère, Alrecc, selon les travailleurs de l'EPLA de Béjaïa, qui sont entrés en grève, hier, pour attirer l'attention de leurs responsables centraux sur le déclin de l'activité au niveau de l'unité. Pour les syndicalistes, «il n'y a pas que l'unité de Béjaïa qui est mise sous perfusion, mais aussi les unités d'Oran et d'Alger, les trois représentant 200 travailleurs qui souffrent». Dans l'enceinte de l'unité de Béjaïa, les 45 travailleurs se sont rassemblés pour revendiquer le versement régulier des salaires, le payement des arriérés de rémunération, ainsi que les frais des missions accomplies pour le compte de l'unité dans les wilayas d'Adrar et de Béchar. «Nous percevons un salaire sur trois mois depuis quelques années. A ce jour, les travailleurs qui sont partis en mission pour l'installation de nos produits sur des chantiers à Adrar et Béchar n'ont pas perçu leurs frais de déplacement», dit Mesrour Omar, secrétaire général de la section syndicale de l'unité, affiliée à l'Ugta. Il ajoute que la promesse d'établissement de CDI aux 13 contractuels de l'unité tarde à voir le jour, d'autant plus que ces derniers ont eu gain de cause auprès de la justice. Cette année, explique-t-il, «l'unité ne dispose d'aucun plan de charge qui garantisse la continuité du travail». Malgré l'obtention de quelques marchés auprès de la Société nationale de transport, l'unité souffre de problèmes d'approvisionnement en l'absence de financement. Le peu d'argent qui provient de la direction générale de l'Alrecc est destiné au payement, de manière «irrégulière», des salaires des travailleurs. Le nombre de particuliers avec lesquels l'unité traite reste insuffisant pour relancer la machine de production et assurer l'approvisionnement. La situation de l'unité est à l'image des deux autres entités, assurent les syndicalistes. Les travailleurs déplorent, entre autres, la dégradation des conditions de travail sur les plans de l'hygiène et de sécurité, car ces derniers affirment qu'ils exécutent leur tâche sans équipements de protection sur des machines vieilles de plus de trente ans. En février 2015, les travailleurs ont décrié la même situation, caractérisée par l'insuffisance de trésorerie, induite, entre autres, par le non-recouvrement des créances du fait des prestations pour les clients de l'unité, dont des entreprises du secteur du bâtiment et des établissements publics, ce qui a compliqué davantage les affaires de l'unité. Et ce, pendant que les travailleurs suspectent «une volonté de liquidation et de mise à mort de leur outil de travail».