Au total, pas moins de 10 carrières implantées à travers la wilaya de Béjaïa sont actuellement à l'arrêt pour cause d'opposition des riverains. Les opérateurs de ces carrières qui ont décroché des titres miniers, délivrés par l'Agence nationale du patrimoine minier et le wali, au terme d'adjudications, sont à présent dans le désarroi. « L'investissement en prend un sérieux coup dans une wilaya qui en a tant besoin », peste un des opérateurs. L'implantation de carrières à Kherrata, Chellata, Tizi N'berber, Boukhelifa, Ouzellaguen, et tout récemment à Bouhamza, ont tour à tour provoqué des réactions d'hostilité des riverains qui ont dénoncé « les nuisances générées, entre autres, par le bruit et la poussière ». Les riverains se regroupent parfois en associations pour combattre des nuisances générées par la pollution de ces carrières. Belaïd Akrour, directeur local de l'industrie et des mines, estime que seules « deux contestations sont réellement justifiées, le reste des oppositions étant, de son avis, loin d'être objectif ». « Hormis Melbou, où la carrière génère effectivement des nuisances liées à l'usage des explosifs, et Draâ El Gaïd, où la carrière est implantée au sein même d'une exploitation agricole (EAC), toutes les autres oppositions ne sont pas objectives », soutient M. Akrour. Parmi ces oppositions de riverains, certaines situations frisent le paradoxal. A Kherrata, les habitants de constructions illicites implantées bien après le lancement de la carrière ont décidé, un beau jour, de fermer cette dernière. Si l'administration n'a pas le droit de retirer les titres miniers à ces opérateurs, elle n'a pas pour autant le pouvoir de dénouer ces litiges. Seule issue : ces opérateurs n'ont qu'à attendre un salutaire apaisement des riverains pour pouvoir exploiter ces carrières. Béjaïa compte 19 carrières en cours d'exploitation qui emploient 463 miniers. Mais la wilaya ne produit que la moitié de ses besoins en agrégats, calcaire, plâtre, tuf et en argile. En 2009, Béjaïa n'a produit que 584 000 m3 d'agrégats, 158 000 m3 de sable concassé, 126 000 m3 de pierres, 203 500 t d'argile et 9200 m3 de gypse. Des dossiers sont en instruction portant sur l'exploitation de quatre nouveaux sites. « Nous sommes en train de préparer les procédures de mise en adjudication pour leur mise en exploitation », révèle M. Akrour. Par ailleurs, concernant le gisement de zinc et de plomb de Tala Hamza, la société algéro-australienne SPA Western Mediterranean Zinc (WMZ), détenue à 65% par Terramin Australia Limited, qui ne dispose pour le moment que d'un titre d'exploration, devra déposer en mai prochain, deux dossiers au niveau de l'Agence nationale du patrimoine minier. Une étude technico-économique et une étude d'impact sur l'environnement devront être produites pour espérer décrocher un titre d'exploitation. « L'étude d'impact sur l'environnement devra être soumise au préalable à un avis du wali, des élus et de la société civile », précise le directeur des mines.