Au lendemain de la grande manifestation des lycéennes et des lycéens, une mobilisation qui a en outre impressionné beaucoup de monde, celle programmée après la prière du vendredi 1er mars a franchement draîné des dizaines et des dizaines de citoyens. Les revendicateurs avaient investi les allées principales de la ville de Cherchell. Le nombre des manifestants du 1er mars avait été multiplié par 100 par rapport à celui des manifestants du vendredi 22 février. Le dispositif important mis en place par les forces de l'ordre, des policiers armés de leurs «matériels» antiémeute, avait permis d'encadrer la grosse marée humaine, dans laquelle nous avons noté la présence des entrepreneurs, des artisans, des militants du FLN et d'autres partis politiques, des représentants des associations culturelles et sportives locales, des avocats, des ingénieurs, des enseignants universitaires, des fonctionnaires, des enseignants des établissements scolaires des trois cycles, des étudiants, des chômeurs, des commerçants, des retraités, en plus de nombreux jeunes. Les manifestants scandaient, pour dénoncer le 5e mandat du président sortant Abdelaziz Bouteflika, la fraude, les magouilles et les pratiques de son frère Saïd. Ils avaient appelé tous les acteurs du système politique à quitter la scène. Cette fois-ci beaucoup de drapeaux algériens avaient été hissés par les manifestants au milieu de la foule. A l'instar de la ville de Cherchell, Bou Ismail, Koléa, Fouka, Hadjout, Meurad, et bien d'autres villes de la wilaya de Tipasa ont été secouées par les manifestations pacifiques. Ce sursaut populaire s'est déroulé dans le calme, sans la moindre casse. Le succès de cette manifestation pacifique du 1er mars a donné des idées aux manifestants qui ne comptent pas s'arrêter là, jusqu'à la satisfaction de leurs revendications légitimes.