La 17e Conférence permanente de l'audiovisuel méditerranéen (Copeam) a été clôturée hier à l'hôtel Pullman, à Paris, avec la satisfaction d'avoir pu estimer les investissements nécessaires pour la concrétisation des projets contribuant à l'émergence du paysage audiovisuel méditerranéen. Paris De notre envoyée spéciale Les quatre projets sur les dix retenus l'année dernière au Caire sont, de l'avis des organisateurs, ambitieux et réalisables dans la mesure où les gouvernements adhèrent à leur faisabilité. Au cours de la séance plénière qui a eu lieu à l'auditorium de la Bibliothèque nationale de France, le ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, a affirmé que « ce pari de l'audiovisuel de la Méditerranée, nous sommes en train de le gagner ». Parmi les dix projets examinés par la dernière conférence du Caire, quatre d'entre eux ont été retenus : la création d'une télévision de la Méditerranée, l'université audiovisuelle, les mémoires audiovisuelles et le projet EuroMed News. Ces quatre projets, a souligné M. Mitterrand, « sont ceux qui illustrent notre ambition de renforcer le dialogue interculturel entre les deux rives ». Les intervenants n'ont pas manqué de souligner que ces projets sont réalisables à la condition d'une large adhésion des professionnels, des gouvernements ainsi que de la société civile des rives de la Méditerranée. Il va sans dire que parmi les dix projets examinés lors de cette réunion, c'est celui de « la chaîne Méditerranée » qui a suscité moult débats. Ce projet, qui remonte à 1997, est toujours dans sa phase expérimentale, car il bute sur des problèmes d'ordre politique et financier. Le président de la fondation Anna Lindh et président de l'Alliance des civilisations (Maroc) a soutenu que le programme de la Copeam est structurel et nécessaire. L'Union pour la Méditerranée se fera si les sociétés civiles des 43 pays se sentent encadrés par une relation logique de partenariat. Le président de la Copeam, Emmanuel Hoog, s'est dit optimiste quant à l'avancement du projet, précisant qu'« après une première étape qui consistait à expliquer pourquoi il est utile, réalisable et crédible, il doit dans les jours à venir entamer sa deuxième phase au niveau politique avec la conclusion de plusieurs accords ». Ne partageant pas cet avis, le président de la Radiodiffusion italienne (RAI) n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour reconnaître que les services publics italiens connaissent des moments difficiles sur le plan économique. En Italie, plus de 30% de la population ne paient pas leurs redevances. « Il faut être réaliste et reconnaître que seule une volonté politique est à même de concrétiser le projet de cette chaîne. » Il est à noter qu'à l'issue de la résolution finale de la 17e assemblée générale de la Copeam, Emmanuel Hoog a été reconduit au poste de président pour un mandat de deux ans, alors que la vice-présidence a été confiée à Mustapha Bennabi de la Télévision algérienne.