Malgré les difficultés vécues durant la décennie 1990, l'Algérie n'a jamais abandonné le projet d'utiliser l'énergie nucléaire à des fins civiles, notamment pour produire de l'électricité ou dessaler l'eau de mer. Mais cela passe par l'exploitation des gisements d'uranium découverts dans les années 1970 et par la maîtrise de la technologie nucléaire, un secteur sensible qui peut permettre de produire de l'électricité à long terme. Pour le secteur de l'eau, le nucléaire doit permettre de dessaler aussi bien l'eau de mer que l'eau saumâtre en dehors des régions côtières. C'est en 2005 que les pouvoirs publics ont annoncé la relance du nucléaire et son utilisation à des fins civiles. Une manière comme une autre de promouvoir la transparence et faire reculer les campagnes orchestrées contre l'Algérie. Il faut se rappeler qu'à la fin des années 1980 et début des années 1990, l'Algérie avait fait face à une campagne de presse l'accusant de vouloir se doter de l'arme nucléaire. Cette campagne coïncidait avec la construction du réacteur nucléaire de Aïn Oussera, en coopération avec la Chine. L'autorisation accordée à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) d'envoyer une équipe d'inspecteurs avait calmé les groupes de pression qui pointaient du doigt l'Algérie. Le 21 décembre 1993, lors de l'inauguration du réacteur Es Salam, à Birine, dans la wilaya de Djelfa, le ministre des Affaires étrangères de l'époque, Mohamed Salah Dembri, expliquait que « l'Algérie avait dit non à l'utilisation militaire de l'atome » et révélait que les installations nucléaires de l'Algérie avaient fait l'objet d'un accord de sauvegarde avec l'AIEA. « Je suis heureux d'annoncer que la coopération entre l'Algérie et l'AIEA qui, de notre point de vue, s'est toujours distinguée par la franchise, la transparence et le respect mutuel, a abouti à la conclusion de deux accords de sauvegarde pour les réacteurs Nour et Es Salam », avait déclaré M. Dembri. Le réacteur Nour, situé à Draria, d'une puissance d'un mégawatt (1 MW), a été construit en partenariat avec l'Argentine au milieu de années 1980, tandis que le réacteur Es Salam (Birine), d'une puissance de 15 MW, a été édifié, en partenariat avec la Chine, au début des années 1990.Dans le monde entier, on assiste à un retour du nucléaire pour anticiper une pénurie des énergies fossiles à l'horizon 2030-2050. Des pays comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Inde et la Chine sont les pionniers de cette reprise du nucléaire, une énergie qui revient moins cher et qui est moins polluante. Aux Etats-Unis, une nouvelle loi votée au mois de juillet 2005 a adopté ce choix du nucléaire.Selon le ministère de l'Energie et des Mines, un projet de loi sur l'énergie nucléaire est actuellement en discussion au niveau du gouvernement et une action est menée avec un programme de renforcement des capacités des réacteurs de recherche et de formation du personnel nécessaire à la construction et l'exploitation des centrales nucléaires qui seront construites à l'avenir.La création d'un institut de génie nucléaire pour acquérir le savoir-faire nécessaire à la conception, le suivi de la construction et l'exploitation de ces centrales nucléaires est aussi programmée, selon une récente déclaration du ministre. A long terme, l'Algérie projette de se doter d'une centrale nucléaire tous les 5 ans à partir de 2020. L'Algérie développe aussi sa coopération dans le domaine du nucléaire civil avec plusieurs pays dont les Etats-Unis, la Chine, la France et mène des discussions avec l'Afrique du Sud en prenant en compte tous les aspects liés à la sûreté et à la sécurité.