Le projet de création d'un grand parc industriel dans la commune de Souamaâ, à une quarantaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de Tizi Ouzou, n'a pas encore abouti. Le retard est dû au conflit entre les exploitants des terres devant recevoir le parc et l'administration au sujet de la situation juridique des terrains. L'Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Tizi Ouzou s'est penchée sur la question la semaine dernière. Une session extraordinaire a été tenue, au terme de laquelle une délibération a été votée à l'unanimité par les élus pour «la réalisation immédiate de la zone d'activités de Souamaâ et l'indemnisation des occupants terriens recensés dans le plan cadastral 2007/2009». La session extraordinaire avait pour but d'examiner la situation de cette zone et de tenter de trouver les moyens de mettre un terme au blocage qui perdure. Les élus, après le récit de la genèse de cette affaire, ont insisté lors de leurs interventions sur la nécessité d'indemniser les occupants des terres devant servir à l'implantation de ce projet d'envergure. La création de ce parc, qui sera dédié aux investisseurs, date de plusieurs années, mais bute encore contre des oppositions de citoyens réclamant des indemnisations. Le site en question est d'une superficie de 327 ha et est situé au lieu-dit Tala Ali, dans le village d'Aït Zellal (Souamaâ). Un décret exécutif a été signé en 2012, portant déclaration d'utilité publique pour la réalisation d'un parc industriel dans cette localité. Les oppositions des expropriés interviennent alors que l'administration ne leur reconnaît pas la propriété car «ne disposant pas de document prouvant qu'ils sont propriétaires des parcelles qu'ils occupent». Les représentants de l'administration soulignent qu'une enveloppe de près de 9,32 milliards de dinars a été dégagée afin de couvrir les frais d'études, d'aménagement et d'indemnisation des citoyens. L'on a expliqué que «tous les documents administratifs ont été exploités, notamment un arrêté d'affectation de la dite assiette foncière au Fonds national de la révolution agraire». Les élus locaux insistent sur le droit des occupants à l'indemnisation, d'autant plus qu'ils ont été recensés sur le site abritant la zone lors de l'opération de cadastre général de la commune de Souamaâ effectuée entre 2007 et 2009. Les élus du RCD ont par ailleurs insisté sur le fait que «les propriétaires occupant les lieux ne se sont jamais opposés au projet». Ils notent aussi l'importance de ce parc industriel au vu de la superficie qui lui est dédiée «dépassant à elle seule la superficie totale de tout le foncier industriel de la wilaya». Le président de l'APW a, pour sa part, rappelé que le non-aboutissement de ce projet «bloque une centaine d'investisseurs, des emplois estimés à environ 150 000 postes et une richesse indéniable pour la wilaya».