Devant la situation alarmante que génère l'anarchie en matière de déchets ménagers et, par conséquent, la difficile maîtrise de cet aspect environnemental, dans une ville qui croît démesurément à la faveur d'une urbanisation sauvage, l'APC du chef-lieu de la wilaya vient de mettre en place un important dispositif devant permettre l'éradication de ce qui s'apparente à un fléau porteur de gros dangers pour la santé publique. Cette stratégie, devait nous expliquer Aïsset Mohamed, responsable du département « travaux et urbanisme », repose sur une totale refonte du système d'enlèvement des ordures ménagères et aussi sur une réorganisation de la ville en dix secteurs, eux-mêmes subdivisés en zones. Des zones qui englobent jusqu'à une dizaine de cités chacune et pour lesquelles sont affectés les moyens humains et matériels nécessaires, avec établissement d'un programme spécifiant jusqu'aux horaires et identification des intervenants, avec, à la clef, un affichage approprié pour éviter les dysfonctionnements. Notre interlocuteur qui s'appuie pour son étude sur des expériences malheureuses, nous a fait savoir que plus de 4 000 tonnes/jour sont générées par les ménages à travers 136 décharges sauvages recensées. Ces amoncellements hideux sont l'œuvre, dans 80% des cas, d'enfants concernés désormais par des campagnes de sensibilisation. De nouvelles perspectives semblent néanmoins s'ouvrir à l'aune de l'entrée en fonction du centre d'enfouissement intercommunal dont dépend Tiaret et qui englobe quatre autres communes - Sougueur, Dahmouni, Aïn Bouchekif, Mellakou -, soit plus de 40% de la population de la wilaya. Un centre qui va permettre de soulager la ville de plus de 73,6% de matière organique, 11,4% de papier et de carton, 6,6% de matière plastique et 3,2% de chiffons. M. Aïsset qui nous a expliqué ce schéma directeur a fait état de l'apport que peut constituer l'entreprise créée dans le cadre de l'ANSEJ par des jeunes, et de l'éventualité de se décharger de cette activité qui coûte excessivement chère à la collectivité puisqu'on estime le coût de cette opération à 75 millions de dinars dont 5 millions pour des opérations de reboisement. En amont de ce dispositif, une batterie d'autres mesures accompagneront les opérations quotidiennes liées à l'enlèvement des ordures ménagères. Parallèlement au reboisement, un plan pour le traitement des puits (1 600 ont été déjà traités) et la condamnation des fosses septiques est également prévu. Concernant le reboisement, notre interlocuteur parlera d'un plan étalé sur trois ans où il est préconisé d'implanter 50 000 arbres à travers, notamment, des actions de volontariat.