Suite aux dernières intempéries qu'a connues la région de Béjaïa, plusieurs éboulements et débordements d'oueds ont été enregistrés çà et là à travers plusieurs communes de la wilaya. Les raisons sont, selon certains, liées au manque de suivi et à l'incapacité des autorités à prévoir de tels phénomènes. Les fissures sur la chaussée sont, normalement, annonciatrices d'éventuels éboulements d'importance, le squattage des lits de rivières par des particuliers sous le regard indifférent des services concernés et aussi le rejet des déchets de toutes natures qui finissent par obturer les ponts causant des crues incontrôlables suite à d'importantes chutes de pluie. L'affaissement d'une partie de la chaussée sur la RN 9 au niveau de la commune de Darguina illustre bien ce cas de figure. Depuis des années, une décharge sauvage a été improvisée à cet endroit par l'APC. Le feu qui consume à longueur de temps les déchets à cet endroit a fini par fragiliser la paroi surplombant l'oued Agrioune. Le mur en maçonnerie, datant de l'ère coloniale, qui soutenait la chaussée à cet endroit et sous l'effet du passage de véhicules de gros tonnages a fini par céder et s'effondrer. Des fissures étaient visibles à cet endroit depuis bien longtemps, mais personne ne s'en était inquiété. Pour réaliser dans l'urgence le confortement de cet affaissement, les travaux ont été confiés à l'ETR de Béjaïa pour une durée d'une semaine. Il s'agit de réaliser des fondations de 6,30 mètres sur une longueur de 20 mètres et une largeur de 4 mètres. Le traitement se fait par la technique de confortement par couche de 20 centimètres en ferraillage et utilisation de géotextile puis dépôt d'une couche de TVO, chaque couche est densifiée avant qu'un laboratoire ne mesure sur place la densité. Pour garantir une meilleure solidité à l'ouvrage, un filet appelé géo-grille est utilisé chaque 40 cm. Sur place, des responsables ont affirmé que les travaux de confortement arriveront à terme ce dimanche, et cela dépendra des conditions météorologiques et d'autres circonstances. Non loin de cet affaissement, des fissures sont visibles sur une trentaine de mètres, et toute une paroi surplombant l'oued et supportant une portion de la RN 9 risque de s'affaisser à tout moment. Pendant ce temps, la gendarmerie veille à la régulation de la circulation aux abords de ce chantier. Aux heures de pointe, il faut patienter pendant une heure pour pouvoir dépasser l'endroit de cet étranglement. Au fait, des usagers trop pressés et indifférents aux règles de bonnes manières n'hésitent pas à former une deuxième voie, causant à chaque fois des blocages de plusieurs minutes à la circulation. Malgré la présence des gendarmes, certains récalcitrants ne font qu'à leur tête, profitant des circonstances actuelles du pays pour défier l'autorité. Certains usagers qui connaissent bien la région tentent de contourner en passant par Tamridjt ou Aït Idris, mais là aussi plusieurs affaissements de chaussées ont été signalés, ce qui rend le déplacement dangereux. Rappelons que cette route représente un axe important du trafic routier pour le pays, la RN9, reliant la wilaya de Béjaïa à Sétif, est très fréquentée par les automobilistes. Elle enregistre quotidiennement un trafic qui dépasse les 22 000 véhicules avec des pointes de 30 000 v/jour durant la période estivale.