La décision des autorités locales d'inscrire le projet du tribunal, sur le terrain d'assiette de l'unique pépinière de la ville, suscite la colère des agriculteurs et de quelques associations : « C'est un véritable choc que nous avons subi en apprenant ce choix inconsidéré des responsables », réagissent-ils d'emblée. Le projet en question, qui devait être réalisé initialement sur le terrain du lieu-dit la SAS, situé en face de la caserne du centre ville, a été « transporté » sur la pépinière d'Ouled Bensaber. « Une superficie d'un 1,5 hectare a été « expropriée » et, ce, contrairement à toutes les instructions étatiques ordonnant la protection des terres agricoles », dénoncent les signataires. Fondée en 1947, la pépinière a toujours été leader dans le domaine de la production des plants notamment. « C'est un véritable vivier et une grande école de formation de toutes les techniques agricoles. Savez-vous que cette pépinière a approvisionné, en arbustes, la société chinoise qui s'occupe de l'autoroute Est-Ouest ? Elle lui a livré plus d'un demi-million d'arbustes ! », disent-ils, fiers, mais en même temps dégoûtés. Nos interlocuteurs, en colère, énumèrent les exploits de cette pépinière appelée à disparaître « Nous avons réalisé une production de 150 quintaux de pomme de terre sur 6 hectares ». M. Abdelhamid Bouhassoun, président de l'Union des fellahs indépendants algériens, considère comme un « crime » cette décision d'implanter le tribunal dans la pépinière. « Déjà, on a piétiné les terres agricoles en réalisant l'Université annexe à cité Chouhada, des logements, etc ». Notre interlocuteur interpelle les hautes autorités de l'Etat pour ouvrir une enquête sur ces dépassements. « Et si rien n'est fait, nous irons à la justice ! », menace-t-il.