Photo : Riad Par Nabila Belbachir De nombreux vols en partance de la capitale algérienne vers l'Europe ont été annulés durant la journée d'hier en raison des nuages de cendres générés par la récente éruption volcanique en Islande, bloquant ainsi des dizaines de milliers de passagers. La compagnie nationale Air Algérie a annulé l'ensemble de ses vols pour la journée d'hier à destination du nord et du sud de l'Europe ainsi que vers Pékin (Chine). «La situation s'est dégradée aujourd'hui (dimanche). Samedi, en revanche, plusieurs vols ont été effectués vers l'Europe, notamment sur Marseille, Nice, Toulouse. Le nuage s'est déplacé samedi vers le sud de l'Europe, faisant en sorte que même Marseille est touchée par ce phénomène», explique Mohamed Beldi, chef de centre d'exploitation d'Air Algérie au niveau de l'aéroport international Houari Boumediene. Et de souligner, dans le même contexte, que «les services aéroportuaires sont en train d'informer les passagers sur la situation liée au trafic». Les voyageurs doivent prendre leur mal en patience. L'aéroport international d'Alger, qui ressemble habituellement à une ruche, connaît moins d'affluence. Le hall était, dans la matinée d'hier, quasiment vide, à l'exception de quelques dizaines de personnes qui se sont déplacées pour avoir de plus amples informations. «La plupart des voyageurs ont décidé de ne pas se rendre à l'aéroport après avoir eu écho, non seulement de la fermeture des aéroports européens mais aussi du communiqué d'Air Algérie diffusé samedi dernier dans les médias», a indiqué un employé d'Air Algérie. Hormis les vols vers Tunis, Doha et Casablanca, tous ceux à destination de l'Europe ont été annulés. Les quelques passagers rencontrés à l'intérieur de l'aérogare déplorent «l'absence de communication», tout en faisant part de leur résignation «puisqu'il s'agit-là d'une catastrophe naturelle et non pas d'un problème bureaucratique ou spécifique à l'administration». Mohamed, jeune employé dans une entreprise d'assurance à Paris, a été dans l'obligation de reporter son retour dans la capitale française à dimanche prochain. «Du moment que le problème touche le monde entier, je profite de prolonger mon séjour et repartir dans une semaine. Je dois juste envoyer par fax mon billet dont la date a été reportée pour le 25 de ce mois. De cette manière, j'aurai justifié administrativement mon retard». Un autre, résidant en Italie, a estimé qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter, dans la mesure où ce nuage de cendres est une catastrophe naturelle, donc non provoquée par l'homme. «Nous devons être patients. C'est la seule solution. J'habite à Rome et je suis coincé ici comme des milliers d'autres passagers dans le monde entier. Je me suis présenté pour voir s'il y a possibilité de faire escale dans un pays dont l'espace aérien demeure ouvert», a-t-il expliqué. «Cette situation n'est pas propre à l'Algérie, il faut s'armer de patience», a abondé dans le même sens une jeune étudiante à l'université de Paris. Toutefois, d'autres passagers se sont plaints de la mauvaise qualité de l'accueil et du manque d'information. «Cela fait près de trois heures que je suis ici et chaque responsable m'oriente vers un autre, sans que je puisse avoir de réponses à mes questions», a confié une quadragénaire qui devait se rendre à Paris-Orly. Cependant, le responsable de la compagnie aérienne nationale réaffirme la disponibilité des employés d'Air Algérie à fournir toutes les informations dont ils disposeraient afin de rassurer les passagers. «Nous sommes actuellement en train de négocier les possibilités d'atterrissage à Alicante, seule porte ouverte sur l'Europe», a déclaré, Boualem Annad, responsable du centre de coordination des opérations d'Air Algérie et responsable de la cellule de crise mise en place par la compagnie nationale. «Nous n'avons pas encore eu de réponse. Nous leur avons également demandé de laisser une porte d'accès aux participants au GNL16», ajoutera-t-il. Dans le cas où la réponse serait positive «nous informerons les passagers qui voudraient faire escale à Alicante», affirme-t-il. D'Oran, le P-DG de la compagnie Air Algérie, Abdelwahid Bouabdallah, a insisté, en marge du GNL16, qu'une centaine de vols d'Air Algérie à destination et en provenance de l'Europe ont été annulés en raison des perturbations du trafic aérien enregistrées en Europe. «A l'heure actuelle, tous les aéroports européens sont fermés au trafic à l'exception de celui d'Alicante, même l'aéroport de Marseille a été fermé hier (samedi)», a-t-il, précisé. De son côté, le coordinateur national chargé du transport au sein du GNL16, et assistant du P-DG d'Air Algérie, Djaafar Dali, a souligné que 2 800 personnes devaient être transportées sur les lignes de la compagnie nationale chargée d'assurer le transport des délégations étrangères à l'occasion de cet événement. Quatre vols Paris-Oran et deux vols Londres-Oran ont été annulés ce lundi, a fait savoir le même responsable. Selon lui, près de 1 000 participants sont arrivés à Oran, le reste est resté bloqué au niveau des aéroports européens. Les responsables de la compagnie aérienne nationale pensent également au retour de ces voyageurs qui se fera à partir du 22 avril, a encore ajouté M. Dali, espérant que «d'ici-là le nuage sera dissipé». De son côté, M. Annad a fait savoir hier, sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, qu'«Air Algérie envisage de délocaliser provisoirement une partie de ses avions vers l'aéroport de Hassi Messaoud pour la continuité du programme d'exploitation destiné aux citoyens et aux personnel de Sonatrach dans le but de maintenir l'activité économique du Sud du pays». Concernant le bilan d'annulation des vols Air Algérie, il a souligné que «depuis vendredi dernier, 85 vols ont été supprimés avec une moyenne de 6 500 passagers/jour, soit 21 000 passagers qui n'ont pu être transportés jusqu'à hier». A titre d'information, Air Algérie invite les passagers à vérifier le statut de leur vol, avant de se rendre à l'aéroport, en se rapprochant de leur compagnie aérienne ou en appelant le numéro vert 021 50 91 91, fonctionnel 24h/24.