L'Algérie se classe parmi les mauvais élèves en termes de croissance du produit intérieur brut (PIB). Le Fonds monétaire international (FMI) a publié, le 20 avril, son rapport sur les perspectives économiques mondiales pour 2010 et 2011. l Sur la liste des pays producteurs de pétrole de la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord, l'Algérie se classe parmi les mauvais élèves en termes de croissance du produit intérieur brut (PIB). Pour les perspectives de l'année en cours, l'Algérie, dont la croissance de son PIB est à 4,6%, vient derrière l'Irak qui devrait réaliser une croissance de son PIB de 7,3% en 2010, le Qatar (18,5%) et le Soudan (5,5%). Le classement de l'Algérie parmi les pays producteurs de pétrole est, cependant, meilleur que celui de l'Iran (3%), de l'Arabie Saoudite (3,7%), les Emirats arabes unis (1,3%), plombés par une sérieuse crise financière qui a touché l'émirat de Dubaï. Le Koweït devrait réaliser en 2010 une croissance de son PIB de 3,1%. Pour l'année 2011, l'Algérie, qui réaliserait une croissance de 4,1% de son PIB, en recul par rapport à 2010, viendra derrière le Koweït (4,8%), l'Irak (7,9%), le Qatar (14,3%) et le Soudan (6%), lit-on dans le rapport du FMI. Cependant, la progression du PIB des pays importateurs de pétrole de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord sera proche ou supérieure à la croissance du PIB de l'Algérie qui, elle, est productrice et exportatrice de pétrole. L'Egypte, à titre indicatif, devrait réaliser une croissance de son PIB de 5% en 2010 et 5,5% en 2011 grâce à une politique de relance budgétaire et monétaire. Le PIB de la Syrie évoluera entre 5 et 5,5% entre 2010 et 2011 il s'établira à 6% en 2010 et 4,5% en 2011. Les autres pays maghrébins, la Tunisie et le Maroc en l'occurrence, réaliseront une croissance respectivement de 4% et 3,2% en 2010 et de 5% et 4,5% en 2011, et ce, sans pour autant faire appel à des plans de relance et aux recettes des hydrocarbures pour créer de la croissance. L'institution de Bretton Woods a néanmoins attribué à l'Algérie des notes meilleures que celles prévues dans ses dernières projections. Le FMI tablait sur un taux de croissance de 3,9% pour 2010, alors que la loi de finances 2010, elle, prévoit 4%. Le professeur et économiste Abdelmadjid Bouzidi, intervenant récemment lors d'une rencontre débat organisé par le Forum des chefs d'entreprises autour de « L'avenir de l'entreprise algérienne », a qualifié la croissance du PIB algérien d'« extensif, coûteux et éphémère ». C'est-à-dire que l'on injecte massivement des ressources sans pour autant créer de la richesse et le retour sur investissement est faible. En ce qui concerne la balance des paiements courants de l'Algérie, le FMI note qu'elle sera positive puisqu'elle se situera à +2,5% du PIB en 2010 et à +3,4% en 2011. Dans les pays émergents et ceux en développement, la croissance devrait dépasser 6,25% en 2010-2011, après un taux modeste de 2,5% en 2009, prévoit-il. Selon l'institution de Dominique Strauss-Kahn, la croissance mondiale devrait atteindre 4,25% en 2010 et en 2011. Les pays avancés devraient enregistrer une croissance de 2,25% en 2010 et de 2,5% en 2011, après une baisse de la production de plus de 3% en 2009.