En dépit des répercussions de la crise économique et financière, l'économie algérienne reste dans le vert, selon le Fonds monétaire international (FMI). Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales-octobre 2009 (October 2009 World Economic Outlook-WEO), publié jeudi sur son site internet sous le thème «soutenir la reprise», l'institution de Bretton Woods a maintenu ses prévisions optimistes annoncées dans son rapport de mi-avril dernier sur le taux de croissance de l'économie algérienne. Le Fonds prévoit un taux de croissance positif pour l'Algérie sur les deux années 2009 et 2010. Le taux de croissance de l'Algérie devrait s'établir ainsi à +2,1% en 2009 pour remonter à +3,7% en 2010, précise-t-on dans ce rapport publié à la veille de la tenue des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale à Istanbul. Cette «performance» de l'économie nationale serait due, selon le fonds, d'un côté à un redressement de ces derniers mois des cours des hydrocarbures dans les marchés internationaux et de l'autre à la stabilisation de l'économie mondiale. Le taux de croissance de l'économie nationale était en moyenne à 4,8% entre 2003 et 2007, note-t-on. Abordant le taux d'inflation en Algérie qui a progressé de manière inquiétante depuis le début de la crise économique et financière en juin 2008 pour frôler la barre psychologique des 5%, le FMI estime que le taux d'inflation devra rester inférieur à 5% dans les prochains mois. Il justifie cette maitrise du taux de l'inflation en Algérie par l'existence d'une «marge de manœuvre budgétaire qui a permis de faire jouer les stabilisateurs automatiques». En termes plus simples, les réserves de change de notre pays ont préservé les équilibres macroéconomiques. L'Algérie s'est d'ailleurs placée, en 2009, au top 10 des meilleures performances en matière de stabilité macroéconomique avec un score de 6,96 grâce à la réduction de la dette extérieure et une disponibilité de réserves de change. Cependant, la situation de notre économie demeure embrouillée. Sur une liste de 134 pays, l'Algérie se trouve dans le top 50 des pays qui gaspillent le plus d'argent. La transparence de la politique de l'Etat est le point d'Achille de notre économie, selon les institutions de Bretton Woods. Concernant l'ensemble des pays africains exportateurs de pétrole, le fonds prévoit un regain d'élan avec un taux de croissance positif de +2,2% en 2009 et de +5,1% en 2010. Pour les pays africains importateurs de pétrole, le fonds table également sur une croissance positive avec +1,4% pour l'année en cours et +3,3% pour 2010. Concernant l'Afrique en général, le taux de croissance devra atteindre +1,7% en 2009 et de +4% en 2010. Pour les pays du Moyen-Orient, le Fonds a révisé à la hausse ses estimations de croissance pour l'économie de cette région qui évoluerait au rythme de près de 4,5% en 2010 contre 3,7% estimé en juillet, et de 2% en 2009. A l'échelle mondiale, le FMI a relevé sa prévision pour 2010, tablant sur 3,1% de croissance contre 2,5% dans ses prévisions faites en juillet dernier. En 2009, l'économie mondiale devrait avoir connu sa pire année depuis la Seconde Guerre mondiale, avec un produit intérieur brut en recul (-1,1%). La reprise prévue en 2010, commente-t-il, est «tirée par les performances solides des économies asiatiques et une stabilisation ou une reprise modeste ailleurs». Les économies en développement devraient ainsi connaître une croissance beaucoup plus forte (5,1%) que les pays développés (1,3%). Celle de l'Asie en développement (7,3%) contrasterait avec celle des Etats-Unis (1,5%), du Japon (1,7%) et surtout de la zone euro (0,3%). Parmi les grandes économies, la Chine (9,0%) resterait «leader» du monde de la croissance, devant l'Inde (6,4%). En queue de peloton, figurent seulement des pays de la zone euro, dont l'Italie (0,2%) ou l'Allemagne (0,3%). Le Fonds prévoit que «la reprise sera lente parce que les systèmes financiers restent endommagés, que le soutien du secteur public devra progressivement être retiré et que les ménages dans les économies qui ont subi un effondrement du prix des actifs continueront à reconstituer leur épargne». En particulier, «cela prendra du temps avant que les perspectives pour l'emploi ne s'améliorent de manière significative», a estimé le FMI, avec un chômage qui continue de monter et «devrait connaître un pic à plus de 10% de la population active dans les économies développées.