Sur une liste de 49 pays africains dressée par l'institution financière internationale, seuls six pays, dont l'Algérie, bénéficient du statut de pays créancier net. La réunion traditionnelle de printemps, qui réunit la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, se tient à partir de demain à Washington. A la veille de cette rencontre de deux jours (12 et 13 avril), le FMI a publié son rapport 2008 sur les perspectives de l'économie mondiale. L'institution financière internationale, dirigée depuis le mois de novembre 2007, par le Français Dominique Strauss-Kahn, a classé l'Algérie parmi les pays créanciers nets sur le plan de sa situation financière extérieure. Selon les prévisions de cette vénérable institution, le taux de croissance du Produit intérieur brut algérien devrait atteindre 4,9% pour les années 2008 et 2009. Ces résultats sont le fruit de la stratégie de désendettement extérieur prônée par l'Algérie. Conduite tambour battant entre l'année 2004 et l'année 2006, elle aura permis de réduire sa dette externe à 3,6% de son PIB en 2007. Il faut souligner que cette dernière représentait 58,3% en 1999 et se trouvait encore à un niveau relativement élevé en 2003. Elle affichait 34,2%. A moyen et long termes, la dette extérieure algérienne a été évaluée à 4,4% de ses réserves de change. Celles-ci s'élèveraient, d'après les chiffres officiels, à 110,18 milliards de dollars. Si ce constat est de bon augure pour l'économie algérienne, dont la santé financière est portée par un prix du baril de pétrole qui a encore flirté, jeudi, avec les 112,21 dollars il en est autrement avec certains pays. Les objectifs de développement fixés par les Nations unies, notamment ceux de réduire la faim et la malnutrition dans le monde, semblent en effet sérieusement compromis. D'après les estimations de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, la plupart des pays pauvres ne les rempliront pas d'ici l'horizon 2015. «La plupart des pays ne rempliront pas les Objectifs de développement du Millénaire», ont déclaré à l'unisson les deux institutions internationales financières. Sur le continent africain, c'est l'Afrique subsaharienne qui risque très sérieusement d'en subir les conséquences les plus dramatiques. VIH/Sida, mortalité infantile, sécheresse, famine, santé maternelle...Des fléaux qui risquent de décimer certaines régions du continent noir. D'un autre côté, le FMI a constaté que la crise financière mondiale due en particulier à la crise des «subprimes» aux Etats-Unis, a épargné les pays dits émergents et ceux en développement. «Les pays émergents et les pays en développement ont été moins touchés jusqu'à présent, par les turbulences financières et ont continué à enregistrer une croissance rapide, avec l'Inde et la Chine comme moteurs», a estimé dans son rapport publié mercredi sur Internet, le FMI. La croissance en Chine a atteint 11,4% en 2007 alors qu'en aide elle a été de 9,2% pour la même année. La croissance mondiale qui devrait marquer un ralentissement se maintiendrait autour des 3,7% pour l'année 2008. Ce rythme devrait être le même en 2009, selon les prévisions du Fonds monétaire international. Le ralentissement de la croissance dans les pays industrialisés pourrait, cependant, mettre un sérieux coup d'arrêt aux économies des pays émergents ainsi qu'à celles des pays en développement, prévient le rapport du FMI.