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Brahim Hadj-Slimane. Polygraphe : Ecritures toutes !
Publié dans El Watan le 24 - 04 - 2010

Entre la poésie, l'essai et l'audiovisuel, ce créateur multiforme garde en lui la passion intacte de sa jeunesse.
Actualité créatrice que celle de Brahim Hadj-Slimane, un auteur touche-à-tout. Ce polygraphe vient de publier un recueil de poèmes ainsi qu'un essai sur les journalistes algériens et réaliser un film documentaire sur Kateb Yacine. Vingt-neuf visions dans l'exil (Tira Editions, Béjaïa, 2009) est une suite poétique qui, sur le plan formel, juxtapose quelques vers en graphie arabe disséminés dans un ensemble écrit tantôt en vers brefs et elliptiques, tantôt en une prose libre et ample qui apparaît comme le sommet de l'art de Hadj-Slimane. Cette écriture hybride rassemble l'univers de l'auteur, scandé progressivement en vingt-neuf mouvements, un chiffre arbitraire et guère ésotérique.
Le poète s'interroge lisiblement sur la réalité algérienne à travers ses multiples manifestations, des plus simples (vies dans les plages et boîtes de nuit de l'été oranais) aux plus tragiques (enlèvements, accrochages, embuscades), bref des Diên Biên Phu hédonistes aux Hiroshima quotidiens. C'est donc un territoire plutôt côtier (même si parfois le « vent fou » du Sud y vient mêler son sable) qui hurle ses plaisirs et ses « lumineuses douleurs » entrelacés dans l'échelle immémoriale du temps. En une litanie de noms et lieux, on assiste en effet à une véritable descente dans une Algérie phénicienne, berbéro-numide, arabe, turque, coloniale, algérienne, bref un pays en ses strates réelles. Mondialisation oblige, ce dernier n'occulte pas sa dimension planétaire, des plus prosaïques (l'empire Hyundai) aux plus inattendus (zaouïat Gandhi). Mais l'homme algérien se heurte à cette identité éclatée et force le petit peuple à vivre « une blessure enfouie apaisée », entre vies recluses et appels au large. Il est perçu avec une remarquable invention verbale soulignant que « le soleil se drape et s'apprête à sombrer » sur lui et ses « soleils à peine arrosés » de l'indépendance.
Placé sous le signe de pérégrinations oniriques dans le gai Oran (sexe, raï et mafia effarouchée), le « pathétique voyage » s'achève à Alger où Hadj-Slimane clôt ses jalons avec une série de figures transcendantes. Sont mis en scène des écrivains (respectivement Tahar Djaout, Ismaël Aït Djafer, Momo, Jean Sénac et Kateb Yacine), des musiciens (El Anka et sa colombe, Archie Shepp et sa trompette) et des peintres (M'hamed Issiakhem et les tableaux d'Abdelaziz Zodmi et de Tahar Bessaha accompagnant le recueil). Les villes jumelées d'Oran et d'Alger sont également l'espace d'énonciation du livre Les années noires du journalisme en Algérie (Editions du Cygne, Paris, avril 2010). Qui mieux qu'un journaliste pour parler de ses confrères, tous martyrs de la plume durant la décennie noire qui a vu naître une presse originale pour mourir plus ou moins vite. Voilà un témoignage sur la vie du journalisme et des journalistes en proie à un quotidien d'une intensité dramatique. Ecrit à chaud, il renferme de ce fait quelques approximations (qui comprendra la tourmente réalité de l'époque ?) qui n'entache pas la véracité des faits vécus ou rapportés, ni le ton juste de propos entendus. Hadj-Slimane met aussi en perspective la montée du libéralisme engendrant son terreau, le terrorisme islamiste et son innommable mal sur une population soumise, résignée et rarement révoltée ; des individus de tout âge ou conditions ; des journalistes courageux ou traqués. L'ouvrage dépasse ainsi le strict journalisme, réducteur d'une actualité devenue histoire, rendant encore insoluble un passé malgré la généreuse politique de réconciliation nationale. Il s'élargit à une réflexion qui cherche à expliquer la vérité mouvante d'une déshumanisation pour mieux contrer l'ordre responsable et ses errements idéologiques. Il s'achève avec des annexes regroupant des entretiens de l'auteur avec des journalistes.
Projeté en avant-première au Centre culturel algérien de Paris, La Troisième vie de Kateb Yacine (2009) s'ouvre et s'achève avec innovation : une jeune femme chantant, avec un oud, un poème de Kateb et une jeune fille lisant le même auteur. Entre ce liminaire et ce final, alternent des entretiens de personnes et d'acteurs ayant connu le dramaturge, unique fil conducteur du documentaire. Ce dernier présente un goût d'inachevé tant par la durée (26 mn) que par le traitement univoque du sujet. D'une réelle promesse d'écriture et de réalisation, il ne marquera pas, cependant, la véritable entrée de Hadj Brahim dans le cinéma.


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