Le chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah continue de souffler le chaud et le froid. Comme à chaque fin de semaine, il prononce deux discours souvent contradictoires. Le premier intervient le mardi et le second, le lendemain, mercredi. C'est le cas cette semaine aussi. Après son insistance, hier, sur la tenue d'une élection présidentielle dans les meilleurs délais, il est revenu, ce matin, par un nouveau discours appelant au dialogue avec « les institutions de l'Etat ». « (…) Je demeure entièrement convaincu qu'adopter le dialogue constructif avec les institutions de l'Etat, est l'unique moyen pour sortir de la crise, étant conscient que le dialogue est l'un des moyens les plus civilisés et les plus nobles dans les relations humaines et la voie la plus judicieuse pour présenter des propositions constructives, rapprocher les points de vue et atteindre un consensus autour des solutions disponibles », affirme-t-il dans ce nouveau discours, diffusé sur le site du MDN. Le premier militaire du pays se félicite également de ce qu'il appelle « l'adhésion de nombreuses personnalités et partis à l'idée de l'importance d'adopter le principe de dialogue, qui doit aboutir à des mécanismes raisonnables de sortie de crise ». « C'est là une position qui leur sera reconnue durant cette phase, où l'intérêt de la Nation doit être le dénominateur commun entre toutes les parties », dit-il. Ce faisant, Ahmed Gaïd Salah estime que le peuple a « adopté la voie proposée ». « Notre insistance, à maintes reprises, quant à la pertinence de l'adoption de cette voie sage par toutes les franges de notre vaillant peuple, loin des intérêts personnels étroits, en faisant prévaloir les intérêts suprêmes de la Nation, est la preuve manifeste que nous veillons à la sécurité et la stabilité du pays et de son unité territoriale et populaire, notamment dans un contexte régional tendu ». Et d'ajouter : «L'ensemble des dispositions jusque-là prises a suscité un consensus national que nous avons perçu à travers les slogans scandés lors des marches à travers différentes wilayas du pays, à l'exception de certaines parties qui rejettent toutes les initiatives proposées, et œuvrent à semer les graines de la discorde en conformité avec leurs intérêts étroits et ceux de leurs commanditaires ». Selon lui, « ces parties aux intentions malveillantes ont été démasquées et dénoncées par les différentes franges du peuple, qui ont fait preuve d'une conscience nationale exceptionnelle et authentique, dans la mesure où elles ont rejeté leurs thèses visant à porter atteinte à la crédibilité et aux efforts des institutions de l'Etat à dégager et trouver des sorties de crises pacifiques ». « En conséquence, il y a lieu de s'armer de prudence pour ne pas tomber dans le piège visant à perturber les manifestations pacifiques et les dévier de leur objectif par des agissements hostiles à la patrie, à son intégrité territoriale ainsi qu'à exploiter ces manifestations afin de porter atteinte à la sécurité nationale du pays et mettre en danger son unité nationale», lance-t-il encore.