Grande désolation, vendredi et samedi derniers, sur le plateau de Lalla Setti. Six commerçants ont fermé leurs boutiques pour protester contre ce qu'ils appellent « le harcèlement du P/APC qui a décidé unilatéralement de nous chasser des lieux ». L'endroit touristique s'est subitement transformé en cité sans âme. Mais, qu'est-ce qui a poussé l'APC de Tlemcen à recourir à l'expulsion de ces six commerçants exploitant, depuis le mois de 2008, des locaux (restaurants, cafétérias…) sur le plateau de Lalla Setti et les soumettre subitement à une opération de location aux enchères publiques ? C'est la question que se posent les concernés par cette rupture de contrat sans autre forme de procès. « Nous payons un loyer de 20.000DA par mois, mais en entrant en « possession » de ces kiosques, nous avons investi beaucoup d'argent et recruté du personnel au sein des diplômés des Centres de formation professionnelle et d'apprentissage. Nous avons toujours respecté le cahier des charges. Mieux, nous avons fait de ces commerces des infrastructures d'une grande beauté esthétique et de services très utiles que les touristes nationaux et étrangers apprécient fortement ». Cependant, et contre toute attente, au lieu du renouvellement des baux de location pour l'année en cours, comme convenu, les commerçants concernés ont été destinataires d'une correspondance émanant des services de l'APC les sommant de quitter les lieux. Le hic est que deux parmi les locataires (il en existe huit) ont été régularisés dans des conditions dont on ignore les contours. « Cela prouve que si l'APC a régularisé deux d'entre nous, c'est qu'elle peut le faire pour tous. C'est, d'ailleurs, ce que nous demandons ». Et d'ajouter : « Nous sommes prêts à discuter avec les autorités locales pour trouver une solution à l'amiable pour des intérêts communs. Pourtant, nous avons appris que ces commerçants ont payé les services du bâtonnier pour porter l'affaire devant la justice ». Les plaignants ont eu le droit de s'interroger sur la vélocité de cette décision d'expulsion, surtout lorsque l'on sait que leurs baux n'expireront que le 24 juin 2010.