Le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, refuse de céder à la pression populaire. Alors que les Algériens rejettent sa feuille de route et lui demandent de partir au même titre que le système qu'il représente, lui s'accroche encore au processus électoral. Dans un discours prononcé, hier soir et diffusé au journal télévisé de l'ENTV, Abdelkader Bensalah invoque le respect du cadre constitutionnel et insiste sur la nécessité d'organiser une élection présidentielle dans les délais, soit le 4 juillet prochain. Il réitère, dans ce sens, son appel à un dialogue «intelligent, constructif et de bonne foi» qui, dit-il, reste «l'unique moyen pour construire un consensus fécond, le plus large possible, de nature à permettre la réunion des conditions appropriées pour l'organisation, dans les délais convenus, de l'élection présidentielle». Selon lui, cette élection est «la seule à même de permettre au pays de sortir définitivement et durablement de l'instabilité politique et institutionnelle». «Cet appel s'adresse à tous les acteurs nationaux, à l'ensemble des composantes de la classe politique, aux mouvances qui structurent la société civile et à tous ceux qui sont considérés comme exprimant les sentiments d'une frange de la société, ou de ses élites, à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, notamment les jeunes et les femmes, de se mobiliser pour la réalisation de cet objectif», déclare-t-il. Abdelkader Bensalah reprend pratiquement l'intégralité du discours, prononcé mardi dernier à Constantine par le chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah, qui avait, lui aussi, insisté sur le dialogue et «l'élection d'un nouveau Président». En effet, le chef de l'Etat estime que le futur Président élu «aura toute la légitimité nécessaire et toutes les prérogatives requises pour concrétiser l'aspiration profonde au changement et satisfaire l'ensemble des revendications populaires légitimes». Selon lui, les modalités d'organisation, de contrôle et de supervision de cette élection dans toutes les phases de préparation, déroulement et de dénouement, «doivent être au cœur de ce dialogue et faire l'objet d'un large consensus».