Soucieuse de réduire les coûts de la santé tout en modernisant ses structures, la direction de la santé et de la population a lancé une vaste opération de restructuration. Cette opération semble s'inscrire dans la démarche de contractualisation décidée par le ministère de la Santé. Telle que présentée, la démarche de la DSP de Annaba laisse apparaître le souci des initiateurs de l'adapter aux besoins de la population et de préserver la qualité des soins « En étant rationnel et en imposant une politique saine d'aménagement des structures et établissements avec partage équitable des ressources en fonction des besoins des habitants de chaque commune et localité, nous pouvons réussir une bonne prise en charge de la santé des citoyens », a indiqué le docteur Lehtihet, directeur de cette institution. Avec forces statistiques comportant les facteurs favorisant l'afflux des malades vers les grands centres hospitaliers de Annaba, il démontre le bien-fondé de la démarche. Il faut souligner que la concentration des lits, des matériels sophistiqués très onéreux et des équipements d'imagerie à Annaba-ville, était contraignant pour les praticiens en poste dans les communes environnantes. Ce qui leur imposait d'évacuer vers le CHU Annaba, des malades dans le besoin d'une quelconque intervention chirurgicale. Déjà appliquée à l'EHS El Bouni, la démarche peut être considérée comme une réussite en matière de gynécologie et maternité. Il n'en demeure pas moins que les gynécologues obstétriciens du CHU de Annaba ne comptent plus le nombre d'interventions et de naissances en provenance des localités et mêmes des wilayas limitrophes. La même contrainte est enregistrée dans les différents autres services du CHU. En effet, les chirurgiens, anesthésistes et corps paramédical suppléent quotidiennement à l'inexistence de spécialistes et de structures médicales d'accueil adaptées dans les localités et communes. « Rien n'empêche l'Etat de bloquer les affectations sur Annaba et d'encourager, grâce à des incitations salariales, les jeunes médecins à s'installer dans les communes et localités démunies. Encore faudra-t-il changer le statut des médecins hospitaliers et revoir les règles d'établissements des cabinards. Il nous faut inventer et mettre en place de nouvelles formes de présence hospitalière plus proches des populations », argumente Abdelmoumène M. jeune praticien à la polyclinique de la Plaine-Ouest. Pour l'heure, la tendance à la DSP est à la transformation des structures existantes en hôpitaux de proximité ou en superdispensaires chargés du premier accueil avant les transferts vers les centres mieux équipés de Annaba.