La corporation des robes noires maintient toujours la mobilisation à travers des actions de rue organisées dans le sillage du mouvement populaire enclenché depuis le 22 février dernier pour exiger le départ du système. Les avocats ont ainsi battu le pavé, hier, à travers les ruelles de la ville de Tizi Ouzou. Ils se sont rassemblés, dans un premier temps, devant le siège de la cour de justice, sis en face de l'ancienne gare routière du chef-lieu de wilaya, et ce, avant de se constituer en carrés. C'est ainsi que la foule s'ébranle, dans un climat pacifique, avec à la tête de la procession, le bâtonnier Salah Brahimi et plusieurs anciens avocats. Les marcheurs qui ont mis en avant l'emblème national et le drapeau amazigh ont scandé des slogans hostiles au régime. Ils ont également mis en avant des mots d'ordre en faveur du départ du chef d'état-major, Gaïd Salah. «L'Algérie est une République, ce n'est pas une monarchie !», ont-ils crié à gorge déployée. Les avocats qui ont pris part à cette manifestation de rue, en cette journée de jeûne et de soleil de plomb, ont déployé des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : «La souveraineté populaire = départ total du système» ; «Pour l'édification d'un Etat de droit» ; «Les avocats aux côtés du peuple» ; «Libérez les détenus d'opinion et libérez la justice». Les marcheurs ont aussi réaffirmé leur rejet de l'élection présidentielle du 4 juillet prochain. «Non aux élections du 4 juillet 2019. Oui à une transition qui sera gérée par le peuple», est-il mentionné sur une autre banderole suspendue par les participants à cette marche qui se sont dirigés vers le palais de justice, au centre-ville. Et ce, avant de se disperser dans le calme tout en réaffirmant leur détermination à poursuivre la mobilisation jusqu'à la satisfaction des revendications citoyennes exigées par le peuple qui réclame toujours le départ du système politique en place. Un appel est ainsi lancé par le collectif des avocats pour la dignité et le changement à l'endroit des membres de la corporation des robes noires pour prendre part à la marche du vendredi, 17 mai, au chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. «La situation du pays nous interpelle tous pour continuer la mobilisation et afficher notre détermination à poursuivre le combat», a déclaré, à la fin de la marche, Salah Brahimi, président de l'Ordre des avocats de Tizi Ouzou. Kaci Rahem, membre du collectif de robes noires, a estimé aussi qu'il y a «beaucoup d'engagement chez les confrères à l'occasion du mouvement pour le changement. Cela me rappelle le collectif des avocats du Printemps noir de 2001. D'ailleurs, j'ai remarqué beaucoup d'émotion chez ceux qui gardent le même souvenir : Maîtres Saheb, Hachour, Ammar Khodja, Mesbahi, Begriche, Zaidi, Nabila Smail, Sadek Nadjib et moi-même», a-t-il posté sur sa page Facebook. «Nous sommes très heureux de poursuivre le combat avec nos confrères les plus jeunes dans le collectif», a-t-il ajouté.