La mobilisation contre le cinquième mandat et pour des changements politiques se poursuit. Hier vendredi, au chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, bastion des luttes démocratiques, des milliers de personnes sont sorties dans la rue pour exprimer, pacifiquement, leur opposition au 5ème mandat d'Abdelaziz Bouteflika. L'appel, bien qu'anonyme, à des marches contre un cinquième mandat pour Abdelaziz Bouteflika, le second après celui de vendredi dernier, a eu un écho des plus favorables. De l'entrée principale du campus universitaire Hasnaoua 1 de l'université Mouloud Mammeri, point de départ de la marche, jusqu'à la placette de l'olivier, en face du commissariat central et de la Cour de Justice, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir. «Non au 5ème mandat», «Y en a marre de ce pouvoir», sont entre autres slogans scandés à tue-tête par les marcheurs sous l'œil discret des services de sécurité, déployés tout au long de l'itinéraire de la marche. D'innombrables groupes de personnes dont beaucoup brandissaient l'emblème national, rejoignaient la marche au fur et à mesure que la procession progressait vers son point de chute, initialement fixé à l'ancienne mairie, transformée en musée, au centre-ville. A hauteur de l'entrée principale du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Nédir Mohamed de Tizi Ouzou, du rond-point jouxtant la 1ère sûreté urbaine ou encore celui du Jet d'eau, les manifestants ont observé des haltes. Les manifestants, toutes tranches d'âges, sont venus de plusieurs régions de la wilaya de Tizi Ouzou pour participer à cette marche pacifique que d'aucuns ont qualifié de manifestation d'union. De nombreuses personnalités politiques et publiques ainsi que des formations politiques ont, durant la semaine dernière, apporté leur soutien à ces manifestations, prévues de manière simultanée aux quatre coins du pays. La veille, soit jeudi, des centaines d'avocats sont sortis dans la rue à Tizi Ouzou. La procession des robes noires s'est ébranlée devant le mémorial des martyrs de la Révolution, en face de l'ancienne gare routière, pour se diriger vers la montée qui donne sur le centre-ville. Au premier carré, les avocats, venus de plusieurs wilayas dont Alger, Boumerdès, Bouira et Constantine, ont déployé l'emblème national. Des banderoles sur lesquelles on pouvait lire «Non au mandat de la honte. 20 ans barakat», «Pour une rupture radicale avec le système» et «Les avocats aux côtés du peuple», sont également brandies par les robes noires. Les avocats ont sillonné les artères principales de la ville des Genêts avant d'observer un imposant rassemblement devant le siège de la cour de justice, scandant des slogans hostiles au pouvoir. Parmi la foule, l'on a remarqué la présence des avocats, Mokrane Aït Larbi, Nabila Smail, Hakim Saheb, Kaci Rahem et Mohamed Ait Mimoun. Dans de brèves prises de paroles, les avocats sont revenus sur les raisons de cette action de rue. «Nous voulons demander le changement et s'élever contre la candidature de Bouteflika pour un 5e mandat», s'est emporté Me Nabila Smail du barreau de Tizi Ouzou, élue FFS à l'APW.