Les journées du mois sacré du Ramadan au niveau de la daïra de Bouzeguène s'égrènent dans une atmosphère terne et morose. Jusqu'à dimanche dernier, quatorzième jour du Ramadan, ni activité culturelle, ni conférence débat, ni concert de musique ou autre n'ont été programmés pour animer les soirées de ce mois de piété. Le directeur de la maison de jeunes nous a informés avoir préparé un programme d'animation pour les soirées du Ramadhan. Toujours est-il, qu'au niveau de la ville, la monotonie s'est installée, avec comme seul souci des ménages les traditionnels achats pour la préparation du repas du ftour. Chaque matin, c'est la ruée vers les étals des magasins, amplement achalandés de produits frais, de viandes diverses… Les prix des produits exposés ont carrément triplé et ne sont souvent pas à la portée de pères de familles, déboussolés par la hausse incontrôlée sur les marchés. Les ménagères font le tour des commerces de la ville pour espérer s'approvisionner à un prix raisonnable pour la conception du repas familial. «Je me demande où sont passés les contrôleurs des prix ? S'ils ne sortent pas durant ce mois où les prix s'envolent sans raison valable, à quoi servent-ils après», s'indigne un retraité. Les boulangeries sont assaillies du matin au soir. Des pains variés sont cédés à 20, 25 ou 30 dinars, des ficelles, des brioches, etc. Le commerce de la zalabia est aussi florissant, mais il a perdu son lustre d'autant depuis le retour dans son pays du vieux tunisien qui a passé une quarantaine d'années à Bouzeguène. Avant la rupture du jeûne, un rassemblement se forme devant le restaurant Errahmma du Croissant-Rouge Algérien pour prendre le repas du ftour. Dans la soirée, juste après la rupture du jeûne, les rues se remplissent. Les fidèles rejoignent les mosquées constamment bondées de monde pour l'accomplissement des prières des Tarawih, amplifiées par les haut-parleurs.