Dans la ville de Bouzeguène, chef-lieu de commune et de daïra, l'absence quasi-totale de loisirs est flagrante. Aucune activité culturelle n'est organisée durant les soirées du Ramadhan. Même le restaurant Errahma du Croissant-Rouge de Bouzeguène a fermé ses portes, après 15 ans de fonctionnement par manque de soutien des responsables. Dans certains villages reculés, le jeu de loto, interdit par la loi, se tient chaque soir, dans le brouhaha qu'on lui connaît. Comme toujours, les journées commencent par des courses au niveau des différents magasins d'alimentation générale et des boucheries de la ville. Les ménagères et les pères de famille se retrouvent chaque matin devant des étals richement fournis, mais les prix ont carrément doublé ou triplé. Les ménagères font parfois le tour de tous les commerces de la ville pour espérer s'approvisionner pour la conception du repas du ftour. Le commerce du pain reste le plus développé durant ce mois et les prix dépassent l'entendement. Ficelle, pain sur dalle, pain parisien, brioche, gros pain, sont cédés entre 20 DA et 50 DA. Dans la soirée, juste après la rupture du jeûne, les rues se remplissent de monde pour profiter de la fraîcheur de la nuit. La grande mosquée de Bouzeguène se remplit progressivement de fidèles qui viennent de tous les villages pour accomplir la prière des tarawih. Le reste des citoyens se promène à travers les rues de la ville sans aucune destination précise. Les cafés se remplissent de jeunes ou de groupes de familles pour de frugales dégustations. D'autres cafés offrent les jeux de dominos et de cartes, à l'instar de celui d'Elharouachi, l'un des plus anciens cafés de Bouzeguène. Côté animation culturelle, c'est réellement le calme plat. Le centre culturel Ferrat Ramdane est tristement fermé, transformé en parking de jour comme de nuit. L'établissement, qui se dégrade de jour en jour, devrait être réhabilité et doté d'un personnel compétent pour lui redonner réellement vie. Aujourd'hui, il a perdu toute sa vocation si ce n'est celle d'être un espace pour des entraînements et des exhibitions de sports de combat.