Grand cafouillage au Forum des chefs d'entreprise (FCE). Le président par intérim, Moncef Saïd Othmani, vient de jeter l'éponge alors qu'il était en pleine préparation de l'élection à la présidence de l'association suite à la démission de l'ex-président, Ali Haddad. C'est la vieille garde de ce dernier qui tente d'en prendre le contrôle. Les choses se passent dans la violence et la menace, selon les dires de M. Othmani qui a présenté, avant-hier après-midi, sa démission. Il était venu pour assurer la présidence par intérim du FCE, suite à la sollicitation de nombreux membres de l'organisation. Son installation s'était faite, écrit-il, à l'issue d'un vote unanime du conseil exécutif. L'objectif était surtout d'assurer la continuité des activités du FCE et «l'organisation de l'élection du futur président, conformément aux statuts et au règlement intérieur de notre association». Seulement, dès sa prise de fonction, et contre toute attente, Moncef Saïd Othmani a fait l'objet d'une campagne diffamatoire d'une rare violence par certains vice-présidents aux objectifs inavoués visant à maintenir la mainmise sur le FCE comme par le passé. «Un climat délétère» qui, selon lui, ne l'a pas découragé dans la poursuite de sa «mission de préparation de l'organisation des élections fixées pour le 24 juin 2019 dans le strict respect des règles régissant l'organisation patronale». «Mon engagement total à mener à terme ces élections dans les meilleures conditions n'a malheureusement pas été possible du fait du comportement agressif et irresponsable de certains vice-présidents, amenant l'un d'entre eux à porter atteinte à ma dignité en proférant à mon endroit des insultes et me menaçant physiquement», affirme Moncef Saïd Othmani en ajoutant : «Et tout ceci en présence de témoins membres du Forum.» Dans sa lettre de démission, le désormais ex-président par intérim du FCE indique qu'il a été destinataire d'une correspondance de l'un des candidats, en l'occurrence Samy Agli, l'«accusant de partialité dans le cadre du vote des délégations». Ce qu'il réfute bien évidemment en soutenant que «cette allégation infondée intervient suite au rejet, par ses soins, de certains dossiers de vote des délégations non conformes à la procédure arrêtée à cet effet et portée à la connaissance de l'ensemble des structures du FCE». «Cette même correspondance, comble de l'ironie, souligne-t-il, a été reprise textuellement par d'autres délégations». Moncef Saïd Othmani affirme qu'il a décidé de démissionner parce qu'il refuse de cautionner l'organisation d'élections irrégulières déjà annoncées par certaines parties malintentionnées. Au sein de l'organisation patronale, c'est l'anarchie et la démobilisation totale. Selon nos sources, le FCE qui compte en théorie 4000 adhérents, seules 190 entreprises, dont 160 sont des projets Ansej, ont mis à jour leurs cotisations en mai. Certains membres du Forum, qui mettent l'accent sur la démobilisation générale qui a fait de l'organisation patronale une coquille vide, parlent d'irrégularités en matière de vote et récusent le fait qu'un membre qui cotise à hauteur de 200 000 DA a la même voix que celui qui cotise avec un million de dinars. Et ce sont toutes ces anomalies qui ont poussé l'un des candidats en vue de se retirer de la course à la présidence du FCE. Il s'agit du patron d'Alliance Assurances, Hassan Khelifati, qui a renoncé à son ambition. Dans une communiqué rendu public hier, il dénonce avec vigueur les agissements, les tentatives d'influence et de fraude manifestes sur le processus électoral pour maintenir le statu quo et garder le FCE en otage pour des objectifs inavoués.