En empruntant l'axe routier reliant le vaste site de la zone de Bellara au centre du village de Ouled Ali, les automobilistes doivent passer par une route impraticable. Rouler sur cette voie est déjà une aventure, voire une véritable épreuve pour tester la robustesse de n'importe quel véhicule. Au terme d'une pénible traversée de la route en question, ressemblant à un champ de labour, le centre de Ouled Ali apparaît comme un village à mille lieues du développement. Poussés par un élan de révolte, les habitants de ce village aux allures d'un douar tombé dans la déchéance, n'ont pas résisté à la tentation d'aller frapper directement à la porte des responsables locaux. « C'est notre seul moyen de tirer la sonnette d'alarme sur les pénibles conditions dans lesquelles nous vivons. On nous en veut d'avoir bloqué la RN43 et on oublie que notre village est fermé à longueur d'année à cause de l'impraticabilité de sa route », s'emportent des habitants rencontrés sur les lieux. La semaine passée, de nombreux citoyens de cette localité ont fermé l'APC et la daïra pour protester justement sur ces conditions. « Nous sommes des gens conscients et éduqués, nous ne voulons pas créer de problèmes, mais notre patience est épuisée », s'accordent à dire nos interlocuteurs. Considéré comme le deuxième grand groupement d'habitations, après le centre urbain de la ville d'El Milia, Ouled Ali avec ses nombreuses mechtas de quelque 12 000 habitants, était appelé, jusqu'en 1966, commune de Tarzous. La principale revendication des habitants demeure l'inscription des projets de développement pour l'ensemble des mechtas où on relève que beaucoup de familles recourent encore à des moyens rudimentaires, tels les ânes, pour s'approvisionner en gaz et en semoule ! « Le seul projet dont on a bénéficié remonte à 15 ans lorsqu'un réseau d'assainissement avait été réalisé dans sa première tranche. Depuis, on n'a rien vu venir. Les eaux usées polluent les lieux et les routes sont totalement impraticable », affirment nos interlocuteurs. Vivant majoritairement sur l'élevage et le commerce, ce qui fait d'eux de gros contribuables, les habitants de cette région de l'ouest de la commune d'El Milia ont connu des fortunes diverses à la suite de la dégradation de leurs conditions de vie. Certains d'entre eux ont fui le village, préférant aller vivre à la nouvelle zone urbaine de Tabriht. D'autres ont déplacé leur commerce à Boutias, érigée en zone d'activité commerciale, laissant le centre du village livré à la déchéance. Certaines sources au fait des affaires de ce village avancent, toutefois, qu'une proposition de 140 MDA a été faite pour la réalisation d'un projet d'amélioration urbaine. Pour parer à l'urgence, une enveloppe de 8 MDA sera incessamment débloquée pour prendre en charge l'aménagement de la principale route.