Bloquée depuis les dernières élections locales, la situation de l'Assemblée populaire de wilaya de Sétif n'a pas changé d'un iota. Portée devant le tribunal de Sétif par le groupe FLN, l'affaire de la «trituration» du procès-verbal de la première plénière de l'Assemblée a été, nous dit-on, rejetée par la justice. Le verdict ne décourage pas pour autant les requérants, qui reviennent à la charge. Entre-temps, les affaires d'une wilaya de 1,5 million d'habitants sont bloquées depuis presque deux années. Afin de connaître les positions des uns et des autres, on a essayé de prendre attache avec le P/APW d'obédience RND, en vain. Pour les élus de l'ex-parti unique, il n'est pas question de travailler avec le P/APW, d'autant plus que le courant est coupé depuis le début du mandat. «Notre position est claire. Notre groupe n'est pas responsable de l'impasse dans laquelle se trouve l'APW. On refuse la politique du fait accompli et notre marginalisation. Nous avons introduit un pourvoi en cassation, on attend le verdict de la justice. Nous sommes navrés pour le blocage, mais on n'y peut rien face à la fin de non-recevoir de l'autre partie, ne faisant rien pour débloquer une situation portant préjudice au développement de la wilaya», soulignent de nombreux élus du FLN. Composée de 55 élus, dont 27 du FLN, 17 du RND et 9 de HMS, la présidence de ladite Assemblée est actuellement assurée par un élu du RND, suite à une alliance RND-HMS. Qualifiée par certains de «contre nature», l'alliance n'a pas été du goût des élus de l'ex-parti unique, qui s'insurgent, au grand dam de la population fustigeant la manière de faire de leurs élus. Interrogés par El Watan, de nombreux citoyens du chef-lieu de wilaya ont accepté volontiers de s'exprimer. «A travers cet affligeant spectacle, on comprend aisément que les intérêts de la collectivité et du citoyen sont les derniers soucis de ces élus, ne représentant en vérité que leurs petites personnes. Au lieu de placer l'intérêt général au-dessus de toute autre considération, on défend bec et ongles des avantages personnels. Pour la sauvegarde de leurs petits privilèges, ils n'ont pas voulu se ‘‘mouiller'' dans le mouvement citoyen du 22 février. La mascarade a trop duré. Ne servant pratiquement à rien, il vaudrait mieux dissoudre l'APW et bon nombre d'APC minées par des conflits qui n'en finissent plus», soulignent nos interlocuteurs, s'expliquant mal le silence radio des pouvoirs publics, n'étant pas, faut-il le souligner, exempts de tout reproche.