Organisé par l'université 8 Mai 1945 de Guelma, l'ouverture du colloque international sur les massacres du 8 mai 1945, qui en est à sa 8e édition, a eu lieu hier. Contrairement aux précédentes éditions, nous déclarent les organisateurs, il n'y a pas d'étrangers, la cause est à imputer à la perturbation du trafic aérien par le nuage du volcan islandais. Dans sa communication, Abdelhamid Mehri a mis en exergue la portée de l'histoire du 8 Mai 1945 dans l'évolution du nationalisme algérien et son aboutissement au déclenchement de la Révolution neuf années plus tard en évoquant le 20 août 1955. Dans ce contexte, il dira en substance : « Si je compare les massacres du 8 mai 1945 et ceux du 20 août 1955, nous sommes devant la même composante humaine sociale exterminée et le même secteur géographique du pays. » Et d'ajouter : « Le déclenchement de la lutte armée du 1er Novembre 1954 était nourri par des événements similaires. Elle a hérité, également, de la pluralité politique de l'époque. Mais qu'en reste-t-il aujourd'hui ? » Malika El Korso, de l'université d'Alger, a rendu, dans son intervention, un hommage poignant à Me Nicole Dreyfus, décédée le 11 février 2010, pour son engagement inébranlable à la cause algérienne. A ce sujet, elle évoque : « Nicole Dreyfus a fait de son noble métier un moyen de lutte, de combat permanent contre le colonialisme, l'injustice et le racisme. » Et d'ajouter : « A 32 ans, avocate au barreau de Paris, elle fait partie du premier collectif de défense des militants nationalistes algériens aux côtés d'Henri Douzon, Pierre Braune, Jacques Vergès… un pont aérien entre Paris et Alger fut établi par le collectif dont l'objectif était d'éviter le ‘'pire'', c'est-à-dire la peine de mort aux accusés au risque de leur vie. » A titre informatif, selon l'intervenante, Me Nicole Dreyfus est signataire de « l'appel des Douze » le 31 octobre 2000 dans les colonnes du journal l'Humanité en rappelant à la France que la torture était une pratique institutionnalisée et employée régulièrement en Algérie occupée. Notons également que cette avocate, d'origine française, a participé à toutes les éditions de ce colloque à Guelma malgré l'âge et la maladie. Le volet documentation, soulevé par le docteur Abdelmadjid Chikhi, directeur du Centre national des archives, n'a pas apporté d'éléments nouveaux dans la grande quête des archives entre la France (détentrice) et l'Algérie. Néanmoins, il nous déclare en marge de sa communication certaines démarches non négligeables : « Certes, il n'y a rien de nouveau entre la France et l'Algérie pour les archives transférées (volées), mais un groupe de travail international des archives de 27 pays, créé en mai 2009 à Tamanrasset et présidé par l'Algérie, lance un fonds de soutien aux pays les plus démunis pour la récupération des archives lesquelles sont payantes auprès des détenteurs », tels sont les moments forts de cette première journée.