Le secrétaire général de l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC), Abderrezak Sebkak, a fait état, hier à Alger, de l'élaboration en cours d'un guide pratique de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement de terrorisme conformément aux normes internationales. S'exprimant à l'occasion d'une journée d'études sur «La lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme : une approche fondée sur les risques – développement d'un guide pratique», M. Sebkak a précisé, dans des propos rapportés par l'APS, que l'ONPLC «s'attelle à l'élaboration d'un guide pratique actualisé en adéquation avec les normes internationales en matière de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme en vue de faciliter la tâche aux établissements financiers et non financiers ainsi qu'aux parties concernées par la déclarations des opérations suspectes». L'ONPLC «prépare également une étude critique de diagnostic du système juridique et des institutions concernées par la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme et leur adéquation avec les normes internationales adoptées en la matière», a-t-il ajouté. A ce titre, il a affirmé que l'Organe «œuvre d'arrache-pied, dans le cadre de ses missions constitutionnelles, à la contribution à la mise en place des cadres juridiques nécessaires à la prévention et à la lutte à travers la coordination des efforts de différentes parties concernées et à l'instauration de mécanismes garantissant l'évaluation et le suivi des efforts de ces institutions et la proposition les révisions et corrections nécessaires, suivant une vision intégrée et une stratégie efficace». Dans un souci de prospection, l'ONPLC adopte des approches axées sur «la prévention et la lutte contre toute forme de corruption, notamment à travers l'élaboration d'une cartographie des risques de corruption dans les secteurs les plus exposés à ce fléau», a-t-il ajouté soulignant, par la même, que le dispositif de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, issu du Groupe d'action financière (GAFI) visait, dans l'ensemble de ses recommandations, «la protection du système financier national de toute intrusion grave de conséquences et les institutions financières, elles-mêmes». Abderrezak Sebkak a fait savoir, par ailleurs, qu'une fois le guide en question élaboré, les efforts seront focalisés sur «l'aide aux parties concernées par la déclaration des opérations suspectes à l'appréhension du concept de l'approche de risques en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et de lutte contre le terrorisme, à travers le recensement des cas et risques liés à l'ensemble des prestations et transactions, et partant, mettre en place les procédures à suivre pour la surveillance, l'anticipation et la minimisation de ces risques». Convaincu que la construction des institutions de l'Etat «est plus efficiente quand elle s'appuie sur une vision participative fondée sur la coordination des programmes et des efforts entre les divers établissements et institutions en charge de la lutte contre la corruption, l'ONPLC est soucieux d'associer toutes les parties concernées à ses actions», a fait savoir encore son SG. Animée par un expert européen dans le cadre du Programme d'appui à la mise en œuvre de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne (P3A), cette réunion a regroupé des professionnels des différents secteur des finances (banques et compagnies d'assurance), des secteurs de l'administration, des organes de contrôle et des professions libérales concernées par la lutte contre le blanchiment de capitaux, tels que les notaires, les huissiers de justice, les commissaires aux comptes, etc. Cette Journée d'études devra être couronnée par des recommandations portant sur l'actualisation du dispositif et l'amélioration de la performance des établissements financiers et autres organes chargés de la lutte contre le blanchiment de capitaux et de lutte contre le financement du terrorisme, et partant, la préparation du terrain à l'accélération de la mise en œuvre des mesures de récupération des avoirs et actifs des crimes de corruption.