Soutien au peuple palestinien, réformes politiques et amélioration des droits de l'homme... » Telles sont, entre autres, les attentes prioritaires de l'opinion arabe du sommet d'Alger. Dans un sondage réalisé par la chaîne qatarie Al Jazeera auprès de 17 955 personnes, 28% des interrogés ont mis comme première priorité le soutien inconditionnel au peuple palestinien. Vient ensuite la question des réformes politiques et démocratiques avec 26% de votants, puis l'amélioration de la situation des droits de l'homme dans les pays arabes avec 11%. La quatrième priorité évoquée par les participants au sondage concerne la lutte contre la pauvreté et le chômage avec 9%. Par ailleurs, si la normalisation des relations avec Israël a soulevé tant de vagues lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères arabes, il n'en est rien, en tout cas, pour la population arabe qui classe ce dossier à la cinquième position avec 7,8% de votants seulement. La décolonisation de l'Irak n'a recueilli que 6,8% des voix, alors que la mise en place d'un marché arabe commun semble être le dernier souci des populations arabes avec 6%. La liberté de circulation entre l'ensemble des pays et la mise en place de programmes de développement médical occupent respectivement la neuvième, puis la dernière position dans l'échelle des préoccupations avec 4,4% pour la première et 0,9% pour la seconde. En plus de ce sondage réalisé entre les 17 et 21 mars en direct sur le site internet de la chaîne d'information, Al Jazeera s'est efforcée d'ouvrir ses micros chaque soir à de nombreux jeunes issus de pays différents. De la Mauritanie au Yémen, en passant par l'Egypte et la Syrie, deux visions du sommet se sont confrontées. La première avait estimé que le sommet d'Alger est un autre sommet en plus et qu'il n'apportera rien de nouveau sous le soleil arabe. La seconde pense, au contraire, que des thèmes aussi importants que la démocratisation des régimes arabes, la réforme de la Ligue arabe et la question de la normalisation avec Israël seront débattus pour la première fois par les chefs d'Etat, avec l'espoir que de bonnes décisions seront prises à la fin. Il faut noter la mobilisation exceptionnelle des chaînes d'information arabes, qui ont mis les moyens techniques et humains pour assurer la couverture de ce sommet, mais aussi tâter le pouls de l'opinion arabe, à travers des reportages sur le terrain ou des interviews en direct avec des responsables de la société civile quand ce ne sont pas des plateaux pour des débats entre intellectuels et hommes politiques.
