Les bases du succès en implantologie orale ont été le thème de la rencontre internationale qu'a abritée, vendredi et samedi, la maison de la culture Omar Oussedik de Jijel. Organisées par la section ordinale régionale des chirurgiens dentistes de Constantine (Scorcd), sous le haut patronage du wali de Jijel, ces deuxièmes journées internationales d'implantologie de Jijel entrent dans le cadre des formations continues ciblant les chirurgiens-dentistes, avec aussi le souci de dévoiler les avancées de la dentisterie moderne. La rencontre, qui a réuni des spécialistes algériens et français, s'est focalisée sur l'analyse exhaustive de la situation clinique tant anatomique que fonctionnelle et esthétique à même d'assurer la réussite de toute thérapeutique implantaire. Seulement, il faut bien le reconnaître, pour le commun des citoyens, cette technique est loin de séduire de larges couches de la société pour essentiellement deux raisons. La plus évidente est sans conteste celle du tarif appliqué puisque le moins cher des implants nécessite pas moins de 70 000 DA. La seconde raison a trait aux éventuels risques encourus et surtout à la désinformation relative à certains matériaux utilisés. Le Dr Farid Kiniouar, président du comité d'organisation que nous avons rencontré en marge des travaux, a reconnu le problème du coût. Il a souligné qu'en Europe, un implant coûte entre 1 500 et 2 000 Euros ce qui fait qu'en Algérie, avec une fourchette allant de 70 000 à 100 000 DA, il est moins cher. Notre interlocuteur a, par ailleurs, insisté sur le fait que la réticence des patients n'est pas essentiellement liée au tarif, précisant que l'implication d'un plus grand nombre de dentiste conduira vers un recul des prix. Il ajoutera que si cette pratique n'évolue pas c'est parce que les chirurgiens-dentistes n'évoluent pas eux-mêmes. Il a expliqué que certains praticiens font peur aux patients en assurant que cette technique provoque des cancers ou des maladies. Le Dr Kiniouar est catégorique à ce propos. Ce n'est pas, a-t-il affirmé, l'argent qui dissuade le patient pour se faire placer des implants, c'est plutôt la désinformation. « C'est ça qui nous bloque » a-t-il ajouté, avant de souligner que « l'implantation d'une dent est plus facile qu'une extraction ». L'objectif de ces journées est d'ailleurs d'encourager les chirurgiens-dentistes à se lancer dans cette voie. Notre interlocuteur s'est réjoui que ces journées d'implantologie soient devenues une tradition dans le cadre de la formation continue. L'implantologie, nous a-t-il expliqué, est une technique moderne qui a pris beaucoup de retard en Algérie par rapport à nos voisins tunisiens et marocains. C'est pour cela, a-t-il justifié, qu'on essaie de lancer la machine. Dans tout l'Est algérien, ils ne sont actuellement que trois ou quatre implantologistes à exercer, dont un à Jijel.