Les travaux de la 50e réunion de la commission de l'Organisation mondiale du tourisme ont été clôturés hier à Alger avec la prise d'importantes décisions. Sur proposition de l'Algérie, il sera créé au niveau de la future Ecole nationale supérieure du tourisme de Tipasa une section totalement dédiée à la formation en hôtellerie et tourisme, ciblant les professionnels africains. Ce projet touchera, dans une première étape, la mise en réseau de cet établissement avec les grandes écoles internationales spécialisées. La deuxième étape verra l'ouverture de formations en management international des hôtels et du tourisme dans un environnement totalement technologique, adaptée aux besoins des professionnels hôteliers, restaurateurs, voyagistes et agents de voyages pour l'ensemble des pays d'Afrique. Il a été décidé de mettre en place un comité d'experts africains et chinois qui sera chargé de faire des propositions concrètes permettant à l'Afrique de mieux connaître le marché chinois en vue de lui proposer des offres touristiques adaptées. Cette proposition sera élargie plus tard à d'autres marchés émergents tels que l'Inde et le Brésil. En Afrique, les touristes viennent pour l'essentiel des pays voisins. A l'extérieur, ils viennent surtout des marchés émetteurs de l'Europe et de l'Amérique du Nord avec lesquels l'Afrique a des affinités linguistiques et historique. Les touristes en provenance de l'Asie ne représentent que 3% des 47 millions de touristes internationaux qui se rendent sur le continent. L'une des raisons probables est qu'on ne sait pas bien exploiter les marchés émetteurs émergents de l'Asie. L'attention portera principalement sur la Chine, pour différentes raisons stratégiques. Au cours de la dernière décennie, la Chine a consolidé sa position de plus grand marché touristique émetteur en Asie, ce qui rejoint les prévisions de l'OMT selon lesquelles, d'ici 2020, elle deviendra le principal pays récepteur et le quatrième plus grand marché émetteur du monde avec 100 millions de voyageurs du tourisme émetteur. Concernant l'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC) dans le domaine du tourisme, Ahmed Bouchdjira, directeur général de l'Office national du tourisme, a souligné que 13 hôtels utilisent actuellement le réseau Amadeus et 460 agences de voyages et de tourisme ont recours à ce dernier, soit 50%. « Il est nécessaire de prendre conscience que le recours aux techniques innovantes n'est ni une question de prestige ni une fin en soi. Il vise à doter le secteur d'un avantage concurrentiel pour se placer comme grande destination », avait souligné Cherif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme.