«La hiwar maâ elissaba (Pas de dialogue avec la bande de voleurs) », telle était la réponse des militants du mouvement populaire de la wilaya de Mascara, en ce 23e vendredi de mobilisation, au Panel de personnalités chargées de mener le dialogue. «Makanche elhiwar maâ elissabate (Pas de dialogue avec les bandes de voleurs)» et «Dawla madania machi askaria (Un Etat civil et non pas militaire)», scandaient les manifestants, sous un soleil de plomb, à la place Emir Abdelkader, en plein centre-ville de Mascara, avant l'entame de la marche pacifique. En ce 23 vendredi, Hadj Ghermoul fait son apparition. C'est ça première participation au hirak Ech-chaâbi (Mouvement populaire). «Chaque vendredi, lors de mon incarcération, mon cœur bat très fort. Aujourd'hui, je suis très heureux d'être parmi mes frères. Le combat continu», nous dit-il. En empruntant le boulevard du 1er novembre 1945, les marcheurs marquent une halte devant le siège du FLN pour scander : «FLN et RND, tous à la prison d'El Harrach» et «FLN, RND, dégagez.» Plusieurs autres slogans ont été scandé à tue-tête par les manifestants durant tout leur parcours à savoir : «Atalguo khoutna ya elhagarine (Libérez nos frères, oppresseurs)», «Si El Haoues maranache labes (Si El Haoues, on n'est pas bien)» et «mada 7, mada 8, solta li chaâb (Articles 7 et 8 pouvoir au peule).» Même la presse a eu sa part de slogans hostiles. Arrivés devant la maison de la presse, les militants du mouvement populaire ont tiré à boulets rouges sur les médias. « Sahafate el âr (presse de la honte)», «Sahafa chiyatine (Journalistes laudateurs)» et «sahafa mounbatiha (presse à-plat-ventrisme)», scandaient les hirakistes.