Quand j'ai fini avec ma tante, les autres c'était facile. » C'est avec une telle froideur que Mourad Chahra, l'assassin de Merouana, parlait au juge de son crime crapuleux ayant fait quatre victimes parmi la famille Kherchouche. L'affaire du drame qui a secoué la ville en juillet 2009, a été programmée lundi au tribunal criminel près la cour de Batna. A aucun moment l'accusé n'a tenté de nier les griefs retenus contre lui, à savoir homicide volontaire avec préméditation et vol aggravé par les circonstances de nuit et usage d'arme. L'audience n'était qu'une formalité pour les magistrats. Les aveux de l'accusé, entachés de cynisme et d'inhumanité, ont laissé l'assistance stupéfaite. Dans le même état d'âme, il déclare au juge : « J'aurais pu faire plus si d'autres personnes s'étaient trouvées devant moi. » Les faits remontent à la soirée du 2 juillet 2009 quand la police de Merouana fut informée d'un crime au domicile des Kherchouche au quartier dit route du Ksar. Sur place, la scène était atroce. Les corps du père, Abdelkrim, de sa femme Nassima et de ses deux fils, Ammar et Haïtham, gisaient dans une mare de sang. Quelques heures auparavant, l'assassin, qui n'est autre que le neveu de la mère, s'était introduit dans la maison après s'être assuré de l'absence du père de famille. Après une brève dispute avec sa tante, il l'a mortellement frappée avec une hache. Le jeune Haïtham sera la deuxième victime avant que le criminel ne passe à son acte sordide : le vol. Il tentera vainement de forcer le coffre-fort, car tel était son but premier. Les deux autres membres de la famille seront surpris à leur arrivée respective, et violement frappés par la même arme. Le carnage était indicible. Après un procès éprouvant qui aura duré toute la journée, le juge a prononcé la peine de mort contre Mourad Chahra.