Durant toute l'année, le club de voile ANAP (Amel Nautique Alger-Plage) entraîne et forme ses élèves. Comme tous les clubs, il est affilié à la Ligue d'Alger, c'est donc à travers lui que toutes les compétitions sont organisées. Il représente la tutelle technique. Ce site, à quelques mètres de l'Ecole nationale des sports nautiques et subaquatiques de Bordj El Bahri (Alger), est à sa 3e édition. Il est en même temps une régate commémorative dédiée à l'un des membres de la ligue, Ali Boulaneb, décédé il y a quelques années. Les passionnés de voile, tous âges confondus, ont donc la possibilité de s'inscrire à des compétitions de voiliers. Pour cela, ils doivent se rapprocher de la ligue correspondant à leurs région et wilaya. Toutefois, une formation est nécessaire au préalable. Un apprentissage qui dépend de l'âge et qui varie d'un enfant à un autre. Pour certains, une seule année suffit, alors que pour d'autres, ils ont besoin de plus. «Les compétitions de l'ANAP, c'est un groupe nouveau. Très sérieux, le club forme des jeunes, il est même devenu le réservoir de l'équipe nationale de voile», précise Lila Allalou, présidente de la Ligue des voiliers d'Alger. Ce qui est important à préciser, c'est que la voile n'est pas une discipline comme les autres. Sa préparation dépend des conditions météorologiques. «S'il n'y a plus de vent, il n'y a plus de compétition et nous devons attendre pour ne pas abîmer le matériel», ajoute la présidente de la Ligue d'Alger. De plus, avant de prendre le départ, il y a toute une procédure à respecter. La mise en route pour organiser la compétition est un peu longue. Tout d'abord, les inscriptions se font sur place. Le nombre de participants n'est connu qu'à la fin des inscriptions. Lorsque les enfants arrivent, ils doivent décharger leur matériel, gréer la voile et assembler le tout. Une à deux heures de temps sont nécessaires. Entre-temps, les bateaux mouilleurs sortent. «Ils vont placer un parcours à l'aide de bouée jaune et délimiter la zone de la compétition», déclare Farid Lamameri, animateur à l'ANAP. La compétition, qui dure deux jours, comprend quatre manches par jour. Pour la durée, elle dépend de la vitesse et de l'intensité du vent et s'il change de direction. Dans ce cas, le parcours entier changera. «S'il n'y a pas beaucoup de vent, elle peut durer 25 minutes. Dans le cas contraire, la manche peut aller jusqu'à 40 à 50 minutes», ajoute Farid. Le comité d'arbitre annonce le départ de la course en descendant. Les bateaux sortent en mer. Cependant, chaque série prend le départ ensemble. Les séries de bateaux sont divisées à cause de leur taille. Les petits (optimistes) vont en premier, ensuite les planches à voile, puis en dernier les Lasers. Dans la dernière compétition, qui s'est déroulée, il y a quelques jours, plus de 70 participants se sont affrontés dans les catégories de bateaux : Optimistes, Bic Techno, RSX et Laser (en 4.7, standard et Radial) avec chacun sa particularité. «Les bateaux optimistes sont attribués aux enfants entre 8 et 15 ans. Ceux sont des bateaux d'initiation utilisés pour apprendre toutes les bases de la navigation. Alors que les Lasers sont réservés aux plus grands et considérés comme une série olympique», explique Farid Lamameri, animateur à l'ANAP. Amira Tireche, 19 ans, s'entraîne depuis 2014. Aujourd'hui, c'est avec la série Bic Technique qu'elle fait les compétitions. Les finalistes Mais il lui a fallu un peu moins de deux ans pour passer l'initiation et apprendre les bases de la navigation. «C'est un peu difficile au début, surtout quand il y a du vent, car il faut avoir un minimum de force et d'agilité. Mais, avec de l'entraînement, on s'habitue à la force du vent, au parcours, mais aussi à rester longtemps sur l'eau», atteste Amira Tireche, étudiante en Maths-Informatique. Des passionnés comme Amira, il y en a beaucoup. C'est le cas pour un étudiant en électronique à la faculté de Bab Ezzouar, Fares Abdelfettah qui a même été champion d'Algérie en 2016 avec la série Laser 4.7. Il s'entraîne depuis maintenant presque 10 ans, malgré ses études qui prennent beaucoup de son temps. «Lorsqu'on commence la voile, on a du mal à arrêter. Cela devient une passion. Je m'entraîne toute l'année, mais l'été beaucoup plus. Pour faire une compétition, il faut être sérieux pour se classer. Il faut se concentrer, mais aussi faire des efforts physiques et il y a même de la tactique», confie Fares Abdelfettah, ancien champion d'Algérie de voile. Cette année, il remporte la première place en Laser standard. Pour le reste des séries, nous avons, pour le Bic Techo, Riad Temzi. En seconde place avec la série Optimist chez les garçons : Yani Manseri et chez les filles, Feriel El Ouchdi. Par ailleurs, les compétitions ne sont pas encore terminées. La prochaine se déroulera en septembre à Sidi Fredj toujours pour la wilaya d'Alger. Mis à part les compétitions, le club ANAP reste ouvert pour tout type d'activité, comme la plongée, les promenades en bateau, le kayak ou encore le paddle.