Trente-six personnes, soupçonnées d'avoir participé aux émeutes de Boukanoune dans la soirée de samedi dernier, suite au décès du jeune Amine Boulouiz, ont été arrêtées et quatorze véhicules ont été saisis par la Gendarmerie nationale de Bab El Assa. Selon le groupement de la gendarmerie de Tlemcen, « d'autres personnes impliquées dans les émeutes ont été identifiées et sont activement recherchées ». Les graves incidents de cette bourgade, située en face du village marocain d'Ahfir (à 100 km du chef-lieu de wilaya) dont le bilan se chiffre à 117 véhicules incendiés dans le parc de la douane, le célibatorium de la police des frontières brûlé et d'autres dégâts collatéraux, sont les conséquences de la réaction violente d'un millier de jeunes de Bab El Assa et des communes limitrophes, suite au décès qui demeure non élucidé de Amine Boulouiz, malgré les versions contradictoires de différentes parties. Un rapport de la Gendarmerie nationale établit que le défunt n'aurait pas obtempéré aux sommations d'un barrage de la douane. « Faux, indique le père de la victime, un étudiant en lettres arabe de 19 ans, mon fils n'a rien d'un contrebandier. Il n'était pas en fuite. Il a marqué un stop à la sortie d'une piste et c'est à ce moment qu'un véhicule de la douane, qui roulait à vive allure, a violemment percuté la Renault Express de mon fils causant sa mort instantanée. » La famille Boulouiz se constituera partie civile, selon l'oncle maternel du défunt. Pour rappel, cette région de la bande frontalière a enregistré 7 décès pratiquement dans les mêmes circonstances, en moins de deux ans.