Les réseaux électriques de moyenne et haute tension, menacent la vie de centaines de personnes à travers plusieurs localités de la wilaya de Bouira. À qui la faute ? Des habitations en dessous des câbles hautement électrifiés sont une réalité qui semble n'interpeller aucune autorité. Dans la ville de Bouira, une double ligne de moyenne tension (MT), survole tout un boulevard sur une distance de plusieurs centaines de mètres. En novembre 2009, faut-il le rappeler, deux étudiantes avaient échappé à une mort certaine à la suite d'une chute d'un pylône électrique. La cité Zerrouki, située à la sortie est du chef-lieu de wilaya, est aussi traversée par le réseau électrique. Ainsi, au chef-lieu communal de Bechloul, un réseau de moyenne tension est passé juste au dessus d'une habitation. Cette ligne menace aussi la vie des centaines de lycéens et des collégiens qui passent et repassent quotidiennement en dessous des câbles électrifiés. Idem pour la localité d'Ighrem, commune d'Ahnif, où les câbles de moyenne tension survolent, à moins de deux mètres, une dizaine de maisons. À Lakhdaria, une ligne de 30 000 volts « plane » sur des dizaines de maisons. Question : comment autorise-t-on la réalisation des projets près des lignes de moyenne tension ? Dans certains cas, des permis de construire ont été délivrés. Toutefois, pour éviter tout danger, qui est censé prendre en charge, financièrement, le déplacement de ces réseaux ? La Sonelgaz ? Non. « Sonelgaz ne prend pas en charge les frais de la délocalisation des réseaux d'électricité », a expliqué M. Dridi, premier responsable de Sonelgaz à Bouira. Pour ce qui est de la construction à proximité des réseaux électriques, la Sonelgaz décline toute responsabilité. Notre interlocuteur nous a révélé que 450 dépôts de plaintes pour construction à proximité des réseaux électriques, ont eu lieu depuis janvier 2009 à ce jour. Cela montre d'emblée que la Sonelgaz, appelée à émettre son avis pour la délivrance de permis de construire, n'a pas été consultée. Chose que les responsables de Sonelgaz de Bouira n'ont pas voulu commenter. Du côté de la direction de l'urbanisme et de construction, il s'agit de constructions illicites. Un responsable au sein de la DUC de Bouira nous a déclaré récemment qu'aucune construction à proximité d'un réseau électrique n'a été autorisée par cette direction. Cependant, il existe un cas qui contredit cette version. Dans la commune de Bechloul, un projet d'habitation (R+1) a été implanté non loin d'un réseau de la moyenne tension. Le certificat d'urbanisme délivré par la DUC de Bouira. Quelques jours après, le propriétaire reçoit son permis de construire et un PV d'implantation du projet a été signé par la SUC et l'APC de Bechloul. « Nous avons procédé à la vérification, l'implantation du projet de construction d'une habitation et commerce en R+1 est conforme aux plans visés par les services de la DUC de Bouira », lit-on dans le document. La Sonelgaz, de son côté, a refusé la demande de raccordement en électricité, en 2006, pour construction à proximité d'une ligne de moyenne tension. Deux ans plus tard, le 27 février 2007, l'APC et la SUC de Bechloul ont exigé l'arrêt des travaux. « Nous vous demandons de limiter au niveau du RDC jusqu'à la levée de la mesure émise par l'inspecteur de l'urbanisme de Bechloul », souligne la correspondance. Le scénario se répète en 2008. Le permis de construire n'a pas été renouvelé pour le même motif. La daïra de Bechloul avait pourtant promis de délocaliser le réseau, en vain.