Emmenée par Kaka, Xavi et Sneijder, la famille des milieux de terrain censés briller lors du Mondial-2010 en Afrique du Sud est en fait un vaste empire où se mélangent stars offensives sur le retour, piliers défensifs moins médiatisés et duos indissociables. « Etoiles » offensives Même si sa saison madrilène lui a fait perdre de sa superbe, le Brésilien Kaka sera une nouvelle fois le joueur le plus scruté de la catégorie. Habituel milieu gauche au Real, l'Auriverde de 28 ans peut retrouver ses sensations avec le Brésil, son sélectionneur préférant lui confier les clés du jeu, derrière deux attaquants. Si son aura doit pâlir, celle du Néerlandais Wesley Sneijder a de fortes chances de grimper en flèche. A 25 ans, le tout récent champion d'Europe avec l'Inter est dans une forme éclatante, comme en témoignent ses dernières prestations et notamment celle en finale de la Ligue des champions. Enfin, le Français Florent Malouda peut tirer son épingle du jeu, ressuscité à Chelsea par l'arrivée d'Ancelotti qui l'a sorti du placard dans lequel Hiddink l'avait enfermé. Même s'il se sent plus à l'aise dans une position plus avancée, qui lui a permis d'inscrire de nombreux buts en Angleterre, son nouveau placement chez les Bleus peut permettre au « Blue » de l'année de réamorcer sa carrière. Derrière ces trois-là, le « régional de l'étape » Steven Pienaar et le Slovaque Marek Hamsik peuvent être des révélations crédibles. A Everton, le premier est le seul joueur de dimension internationale de l'Afrique du Sud, quant au second, à 22 ans, il est déjà le capitaine de sa sélection ainsi que le meilleur élément de Naples. « Besogneux » défensifs L'Argentin Javier Mascherano et le Néerlandais Mark van Bommel sont les plus emblématiques de cette famille de joueurs précieux qui distillent l'âme de leur équipe. A noter que ces deux-là évoluent dans des sélections où les talents offensifs sont pléthore et que leur rôle est également d'équilibrer leur formation. La hargne qui a fait leur réputation leur permet ainsi de boucher de nombreux trous. Avec Bastian Schweinsteiger, le Bayern place un deuxième joueur (avec Van Bommel). Milieu axial en club, l'Allemand de 26 ans devrait occuper une position plus excentrée en sélection. Polyvalent par excellence, la révélation de 2006 devrait se voir confier un rôle encore plus déterminant en raison de la défection de Michael Ballack. Souvent puissants et athlétiques, les Africains trouvent également matière à s'exprimer, dont notamment John Obi Mikel et Yaya Touré. Purs récupérateurs à Chelsea et à Barcelone, le Nigérian et l'Ivoirien sont cependant dans des situations différentes en sélection. En effet, si le premier revendique un rôle de meneur de jeu qu'il n'est pas, le second a de fortes chances de reculer dans l'axe de la défense, identifiée comme le maillon faible par le sélectionneur Eriksson. Capable de balayer tous les postes dans sa jeunesse, Dejan Stankovic s'est stabilisé dans l'axe avec les années. A 32 ans, l'Interiste a peu à peu reculé mais le capitaine serbe reste l'un des survivants des dernières campagnes de son pays. Tandems Titrée à l'Euro en 2008, l'Espagne doit une grande partie de sa réussite et de la qualité de son jeu à son duo Iniesta-Xavi. A croire que les deux milieux de poche du Barça étaient faits pour jouer ensemble ! Techniciens hors pairs, les deux hommes se partagent a priori les rôles (la distribution pour Xavi, l'accélération du jeu pour Iniesta) mais ils brillent surtout par leur capacité à interchanger leurs postes en permanence. Seule limite au tandem, l'état de forme de Xavi qui a joué blessé la fin de saison. L'Angleterre a également un milieu qui s'avère être autant une force qu'une faiblesse. Individuellement, Frank Lampard et Steven Gerrard sont chacun des maillons forts de leurs clubs, Chelsea et Liverpool. En revanche, en phase finale, aucun sélectionneur n'a encore jamais trouvé le moyen de tirer la quintessence de leur association.