Le Brésil appliqué et sans grande fantaisie de Dunga, qui récupère néanmoins Kaka et Robinho, passe son premier vrai test contre le Chili au jeu offensif du « fou » Marcelo Bielsa, lundi en 8e de finale du Mondial 2010, à Johannesburg (19h30). En jeu, un billet pour un quart de finale contre le vainqueur de l'opposition entre les Pays-Bas et la Slovaquie. Et cette question : l'« inversion des valeurs », dont se gausse la presse brésilienne, visant la prépondérance de la défense sur l'attaque au sein de la Seleçao, se poursuivra-t-elle sur le plan de la hiérarchie sud-américaine ? Certes, le Brésil a défait deux fois la Roja en qualifications, sur des scores sans appel : 3-0 et 4-2. Et de manière plus générale, la balance penche largement en faveur de la Seleçao, avec 46 victoires en 65 confrontations. Mais lors du premier tour du Mondial sud-africain, le Brésil n'aura guère brillé que face à la Côte d'Ivoire (3-1), quand le Chili a fait preuve d'allant et d'agressivité, comme contre l'Espagne, en dépit de la défaite (2-1). « On a pu voir contre l'Espagne une équipe qui a joué sans peur et avec rapidité, même quand ils ont joué à dix, reconnaît le milieu brésilien, Gilberto Silva. C'est une équipe qui sait jouer, qui ne reste pas derrière, qui ne se contente pas du marquage. » Retour de Kaka-Robinho-Elano « Les équipes qui rencontrent le Brésil jouent le match de leur vie, parce que c'est le Brésil », relève-t-il aussi. Il faut dire que lors de la double confrontation en qualifications, les arbitres avaient distribué la bagatelle de douze cartons jaunes et trois rouges... Le Chili avait deux joueurs suspendus contre l'Espagne (les milieux Carmona et M. Fernandez) ; il en aura deux autres en 8e de finale (les défenseurs Medel et Ponce). « On ne se préoccupe pas d'éventuelles violences, affirme Robinho. S'ils prennent des cartons, ce sera positif pour nous. » Le sélectionneur de la Roja, Marcelo Bielsa, n'a pas dévoilé ses plans tactiques. Mais le repli frileux dans son camp ne fait pas partie de sa philosophie, fondamentalement portée vers l'avant. S'agissant d'attaque, Robinho (auteur de cinq buts en six matches contre le Chili sous le magistère Dunga) fait son retour, après avoir été ménagé contre le Portugal (0-0), tout comme Elano. Ces deux-là associés à Kaka, qui a purgé son match de suspension, le Brésil pourrait retrouver un visage offensif qui lui a fait tant défaut vendredi. En contrepartie, Felipe Melo est très incertain (problème de cheville). Et ce bagarreur milieu défensif, sorte de réminiscence de Dunga joueur sur le terrain, n'a pas vraiment d'équivalent dans le groupe. Josué, au frêle gabarit, l'avait remplacé vendredi. Le dynamique Ramires fait également figure de candidat sérieux, mais il est aussi beaucoup plus offensif. Trop pour Dunga ?