Interpellé mercredi 11 septembre, Karim Tabbou, porte-parole de l'Union démocratique et sociale (UDS), un parti politique non agréé, a été placé, le lendemain, en détention provisoire par le juge d'instruction près le tribunal de Koléa pour «atteinte au moral des troupes» de l'armée, selon l'article 75 du code pénal. L'opposant politique Karim Tabbou a été remis en liberté, hier, par le tribunal de Tipasa, a affirmé Mustapha Bouchachi, célèbre avocat et défenseur des droits de l'homme, dans une déclaration à El Watan. Karim Tabbou comparaissait devant la chambre d'accusation près le tribunal de Tipasa, qui a examiné une demande de liberté déposée par ses avocats. L'annonce de sa remise en liberté a suscité un sentiment de soulagement parmi les partisans du hirak, notamment sur les réseaux sociaux. Interpellé mercredi 11 septembre, Karim Tabbou, porte-parole de l'Union démocratique et sociale (UDS), un parti politique non agréé, a été placé, le lendemain, en détention provisoire par le juge d'instruction près le tribunal de Koléa pour «atteinte au moral des troupes» de l'armée, selon l'article 75 du code pénal. Il encourt une peine de 5 à 10 ans de prison. Membre du collectif de défense, Mustapha Bouchachi a souligné que les chefs d'accusation retenus contre Karim Tabbou ne constituent pas un «crime» vis-à-vis de la loi, outre le fait qu'il offre toutes les garanties pour bénéficier d'une remise en liberté. «Nous avons expliqué que les griefs retenus contre Karim Tabbou ne constituent pas un crime vis-à-vis de la loi. En outre, Tabbou offre toutes les garanties pour se présenter devant la justice à tout moment. La justice n'était pas obligée de le placer sous mandat de dépôt. Le code pénal stipule que l'accusé doit jouir de sa liberté durant l'instruction du dossier ou être placé sous contrôle judiciaire s'il n'offre pas de garanties. Karim Tabbou, qui offre toutes les garanties, est un militant connu à travers le pays. A ce titre, nous considérons que son incarcération est injustifiée», a souligné Mustapha Bouchachi dans une déclaration publique à sa sortie du tribunal de Tipasa, quelques heures avant la décision du tribunal. Et d'ajouter : «Nous espérons que la justice le remette en liberté. Nous sommes confiants parce qu'il n'est pas dans l'intérêt de quiconque de maintenir en détention provisoire les militants du hirak. Car ceci ne ramènera pas un véritable apaisement dans la rue.» Tout comme le mouvement RAJ, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme a exigé, la veille de la comparution de Karim Tabbou devant le tribunal de Tipasa, «sa libération inconditionnelle et le respect des libertés d'opinion, publiques et démocratiques». Dans la matinée d'hier un rassemblement s'est tenu devant le tribunal en solidarité avec l'ancien premier secrétaire du FFS, en présence du président du RCD, de députés du FFS, de militants du MDS et de militants des droits de l'homme. Une des figures de proue du hirak, le porte-parole de l'UDS, s'est distingué par ses critiques virulentes à l'endroit du chef d'état-major de l'armée. L'arrestation de Karim Tabbou, qui intervenait à la veille du 30e vendredi consécutif de manifestations, a provoqué une véritable vague d'indignation. Les marques de soutien et les appels à sa libération se sont multipliés. Les Forces de l'alternative démocratique ont condamné «vigoureusement» son «arrestation» et exigé «la libération immédiate de tous les détenus d'opinion». A l'étranger, la présidente de la sous-commission des droits de l'homme du Parlement européen, Maria Arena, a condamné l'arrestation de Karim Tabbou, la qualifiant d'«arbitraire».