Chanteur et percussionniste, Abdelati Laoufi est leader du groupe Gâada Diwan Béchar. Dans le genre diwan, ce groupe est le numéro un en Algérie. Lundi soir, à l'Agora du complexe Riadh El Feth à Alger, il a animé un concert de clôture du festival culturel européen. En Europe, il est classé dans le genre roots et afro-beat. Gâada Diwan Béchar is back à Alger. Il y a un nouvel album en vue. Qu'en est-il ? Nous sommes de retour à Alger avec le concert que nous avons animé lors de la clôture du festival culturel européen. Nous avons joué trois morceaux de notre nouvel album. La date de sortie de cet opus est prévue en hiver prochain. On est en plein préparatifs à Paris. Les paroles et les musiques sont le résultat d'une création collective. Mon frère Tayeb Laoufi m'a aidé pour les compositions. Les arrangements sont également collectifs. Vous restez donc dans le même registre. Il n'y a pas de nouvelles sonorités... Si, il y a aura de nouvelles sonorités, mais la tonalité est la même, à savoir les choeurs et la façon de chanter. Des choeurs qui répondent au solo et qui sont droits. Le son est une manière d'être et se faire comprendre. La tonalité Gâada est toujours là. Il s'agit également d'engager le public à la danse et à la transe. Avez-vous un programme de tournée pour l'été ? Notre prochain rendez-vous est prévu à Djoua, dans la région de Béjaïa, le 22 juillet 2010. Nous allons participer pour la deuxième fois à ce festival. Pour le Ramadhan, on ira en Tunisie pour le festival de la Médina, la deuxième partie du mois sacrée. Nous aimerions bien aussi animer des concerts en Algérie durant le Ramadhan. Avis donc aux amis qui souhaitent qu'on vienne d'imaginer des solutions. Des solutions, c'est-à-dire ? Les déplacements sont un peu lourds mais cela mérite qu'on le fasse. Il y a un public, il y a un engouement. On aimerait bien venir en Algérie avant notre départ en Tunisie. Wech fiha ? Il y a des problèmes de moyens. Des problèmes qui peuvent être surmontés. Commente expliquez-vous cet engouement des jeunes pour la musique diwan ? Comme on parle de grands-parents et de parents, il y a cette joie de partager ensemble. Dans l'orientation des textes, il y a des éléments qui rassemblent. C'est ce qui explique ce grand intérêt pour la musique diwan. Nous l'avons déjà dit, il n'est pas question de séparer la tradition de la modernité. La jeunesse se retrouve donc et cela lui fait découvrir la tradition. On fait la fête d'une manière correcte et engagée. Des groupes émergent et ont envie d'aller plus loin comme Djmawi Africa ou d'autres. Il y a beaucoup de sonorités en Algérie et le potentiel est extraordinaire. Peut-on dire qu'il s'agit d'un retour aux sources ? Au départ oui. Mais il y a ce besoin d'être dans le présent qui domine. Il faut être là, aujourd'hui, et avoir des perspectives pour demain. Il faut oser aller plus loin que les sources. La sources, ça se renouvelle. Le diwan a-t-il supplanté le rai en Algérie ? Je ne le pense pas, mais le diwan a remis les pendules à l'heure. Il ne peut pas remplacer le rai. Cette musique a sa place autant que le diwan. Cette diversité n'était pas évidente à un moment donné. Cette diversité peut nous sauver. On n'a pas pu le dire politiquement, on le dit musicalement.