A Roland-Garros, l'an dernier, il avait éliminé Rafael Nadal dans une ambiance incroyable et un public qui tenait à tout prix à voir voler la tête de l'Espagnol. Cette année, le Suédois Robin Soderling, puisque c'est de ce phénomène qu'il s'agit, a repris son travail de démolisseur de stars en sortant du tournoi le numéro 1 mondial en personne, le Suisse Roger Federer. Contrairement à 2009, cette fois, le public et le vainqueur lui-même ont fait montre d'une certaine retenue. Après avoir gagné sa balle de match, le Suédois n'a pas sauté en l'air. Le respect est de mise quand on joue contre Federer. Nadal adopte lui aussi la même position à l'égard de son illustre adversaire. Après son extraordinaire victoire, la première après douze rencontres perdues, Soderling est pour de nombreux observateurs l'un des prétendants les plus sérieux à la succession de Federer. Nous devrions être mieux fixés aujourd'hui avec de belles demi-finales messieurs au programme. Robin Soderling (n°7 mondial), tête de série n° 5, sera opposé cet après-midi au Tchèque Tomas Berdych (n°17 mondial), tête de série n° 15. Le face-à-face entre les deux joueurs est en faveur du Suédois : 4-3. Sur l'état d'esprit qui est le sien après sa magistrale qualification, Soderling semble en mesure de continuer sur une lancée positive qui peut le mener en finale, comme l'an dernier. Mais il ne faut pas oublier que le Tchèque a éliminé en huitièmes de finale le Britannique Andy Murray (n°4 mondial). C'est un résultat qui vaut son pesant d'or. C'est un match qui s'annonce intéressant à suivre. Il est vrai que lorsqu'on atteint le dernier carré, ce n'est pas pour y rester sur le carreau. La rencontre sera très disputée, c'est certain. L'autre demi-finale paraît quelque peu déséquilibrée. Rafael Nadal veut récupérer ce qu'il considère être son « bien » : la Coupe des Mousquetaires que seul le vainqueur a le droit de toucher. Autre enjeu important pour l'Espagnol : la possibilité de reprendre aussi sa place de n°1 mondial, mais à condition qu'il gagne la finale. Le match de cet après-midi contre la surprise du tableau, l'Autrichien Jurgen Melzer, « seulement » n°27 mondial, est donc une marche à monter pour aller plus haut. Nettement bousculé en quart de finale par son compatriote Nicolas Almagro, l'enfant terrible de Manacor ne devrait pas craindre de l'Autrichien, déjà tout heureux de se retrouver en si belle compagnie.