Montaigne avait dit en son temps que la science sans conscience n'est que ruine de l'âme. Proférés il y a bien longtemps, ces quelques mots prennent tout leur sens à notre époque où les affaires traitant de dérapages et d'erreurs médicales avérées s'amoncellent sur le bureau du conseil national de déontologie médicale qui a répertorié, à ce jour, suite au décès des patients, plus de 650 plaintes déposées par les familles des victimes. Un volet récurrent et ultrasensible, perverti par le passé, il faut le dire, par le poids d'une chape de plomb ou, a contrario, par une langue de bois non moins détestable rappelant l'époque du parti unique. A présent, on prétend avoir changé de fusil d'épaule. Il est dit en effet que tout dérapage démontré et porté à l'attention de cette institution est traité avec la plus grande rigueur, conformément à un code de déontologie médicale qui en précise les règles à travers plus de 200 articles que tout médecin est censé connaître ou du moins pour l'essentiel. Ne figurant pas explicitement au menu de la 12e journée de déontologie médicale abritée ce jeudi au palais de la culture Malek Haddad, ce dossier n'en ressortait pas moins en pointillé à certains moments de cette rencontre régionale, organisée et pilotée par la section ordinale régionale des médecins (SORM). Journée centrée essentiellement sur une thématique portant sur la coopération entre les professionnels de la santé. Le Dr Rachid Djenane, président de la SORM, émettra à ce propos le vœu « de voir se tisser de meilleurs liens entre la SORM et les différents protagonistes impliqués, y compris les pouvoirs publics, les associations de malades ou associations à vocation scientifique, les syndicats et les partenaires sociaux ». Aussi, grâce à un panel de spécialistes, sollicités à cette occasion, différents aspects liés à la thématique du jour ont été abordés et passés au crible, notamment un zoom sur le développement du secteur de la santé dans la wilaya de Constantine (thème abordé par le premier responsable du secteur), un regard porté sur le partenariat tissé entre la sécurité sociale et les professionnels de la santé, l'ordre et la justice, les conventions et la déontologie, ou encore la relation idoine à établir entre pharmaciens et médecins.